131 - Archéologie, Bible, Histoire

Il fut un temps où Bible et archéologie faisaient bon ménage. Un livre des années 30, plusieurs fois réédité, affirmait : " La Bible a dit vrai ! " Il répondait ainsi à la reine Victoria qui, en 1865, demandait au " Palestine Exploration Fund " de " vérifier que l’histoire biblique est une histoire réelle ", le but avoué étant d’offrir " une réfutation à l’incroyance ".

Aujourd’hui, le divorce est-il consommé ? En se saisissant des données de l’archéologie et en faisant appel à la documentation de l’Ancien Orient, les historiens ont mis en doute bien des faits racontés : patriarches, exode, grandeurs des rois d’Israël… L’apologétique première s’est effondrée. Mais, dans le même temps, la réflexion philosophique a permis de mieux saisir ce qui se passe quand on écrit l’histoire.

Nous entrons dans une nouvelle période de la critique biblique : quels liens entretiennent les disciplines autonomes que sont l’archéologie, l’exégèse et l’histoire ? Nous avons demandé à trois fins connaisseurs de la Bible adonner leurs points de vue. Chaque contribution est illustrée d’exemples pris, pour la plupart, dans les livres historiques (Josué, Juges, Samuel et Rois), évoquant des faits situés dans les périodes mal connues de la " conquête " et de la " royauté ", entre 1000 et 587 av. J.-C. Au fil des pages, les figures de Josué, Samson, David, Salomon ou Josias, l’élaboration des corpus législatifs, la conquête de la ville d’Hébron ou le siège de Jérusalem par Sennachérib prennent un nouveau relief.

Cahier Évangile n°131
64 pages, SBEV/Éd. du Cerf, mars 2005



Sommaire du numéro

DOSSIER :
Archéologie, Bible, Histoire
par Jacques Briend, Olivier Artus et Damien Noël

p. 04
– 1 – Le travail de l'archéologue

Il n’y a pas d’archéologie " biblique ". L’archéologie est une discipline à part entière, indépendante quant à ses méthodes. En Palestine, l’interprétation de ses résultats la met en rapport avec le travail de l’historien pour une meilleure connaissance de la vie quotidienne des populations d’Israël, de Philistie ou de Canaan, mais guère pour la constitution d’une histoire politique. Par Jacques Briend

p. 05 150 ans de travail en Palestine
p. 08 Structures et objets mis au jour
> > > extrait à lire
p. 11 Typonymes et géographie historique
p. 13 L'identité de la population
p. 15 À propos des inscriptions royales
p. 18 En guise de conclusion
> > > extrait à lire


p. 20
– 2 – L'approche de l'exégète

Les données de l’archéologie contribuent parfois à invalider des hypothèses exégétiques – telle la théorie documentaire. Elles éclairent aussi le contexte social et historique qui entoure la composition de certaines sections législatives du Pentateuque. Elles aident enfin à ouvrir des champs de recherche, par exemple sur la nature des récits composés à Jérusalem pendant la période royale. Par Olivier Artus

p. 20 Préliminaires sur le texte biblique
> > > extrait à lire
p. 22 Le texte biblique, source pour l’historien ?
p. 31 Les données archéologiques dans les études bibliques
p. 35 Autonomie et croisement des disciplines


p. 36
– 3 – La recherche de l’historien

Le rapport entre texte et vérité historique dépend en partie du caractère religieux de la Bible. Faire tenir ensemble information, conviction et réalité est précisément le défi de l’historien qui compose un récit. Les exemples ne manquent pas, de Josué à David ou Ezékias. Or, que les recherches scientifiques confirment ou nient les événements racontés, cela n'affecte en rien le " message de salut " ! Par Damien Noël

p. 36 L’Église et la critique historique
p. 38 La Bible et la recherche historique. Positions modernes
p. 42 Historiographie et Bible
> > > extrait à lire
p. 54 Conclusion : écriture de l’histoire et histoire du salut
> > > extrait à lire


p. 56 – Pour aller plus loin (bibliographie)

p. 56 – Liste des encadrés
Texte et vestiges archéologiques (p. 5) ; Périodes archéologiques (p. 11) ; Bibliographie sur quelques questions archéologiques (p. 18) ; Le droit du roi (p. 30) ; Ostracon n° 1 de Mesad Hashavyahu (p. 32) ; De l’importance des genres littéraires (p. 43) ; Petite bibliographie sur l’écriture de l’histoire (p. 47) ; La richesse des Babyloniens (p. 51).

p. 57 – Index des références bibliques


ACTUALITÉS
Événement : Introductions au Nouveau Testament, par François Brossier
p. 58 Les introductions au N.T. ne manquent pas. Depuis l’an 2000, on dispose en particulier de R. E. Brown, Que sait-on du Nouveau Testament ? (éd. Bayard), "Jésus et le Nouveau Testament ", vol. 2 de La Bible et sa culture (éd. Desclée), et de l’Introduction au Nouveau Testament dirigée par D. Marguerat (éd. Labor et fides) . Nous présentons ici trois autres bons ouvrages :
- Étienne Charpentier et Régis Burnet, Pour lire le Nouveau Testament, Éditions du Cerf, Paris, 2004.
- Régis Burnet, Le Nouveau Testament, Que sais-je ? n° 1231, PUF, Paris, 2004.
- Pierre Debergé et Jacques Nieuviarts, dir., Guide de lecture du Nouveau Testament, Bayard Éditions, Paris, 2004.
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Des livres
p. 61 Anne-Marie Pelletier, D’âge en âge les Écritures. La Bible et l’herméneutique contemporaine; Mary Douglas, L’anthropologue et la Bible. Lecture du Lévitique; Alain Marchadour, Lazare; Chantal Reynier, L’épître aux Éphésiens.