« Le Fils de Dieu ne s’est pas fait homme en général : il s’est fait tel homme particulier, juif, Galiléen, à un moment précis de l’histoire du monde. » Ainsi s’exprime Étienne Charpentier dans la présentation du Cahiers Évangile n° 27, en février 1979.
Ces mots n’ont rien perdu de leur pertinence. Il faut toujours revenir à la culture qui a été celle de Jésus et de ses disciples, à la géographie et à l’histoire de leur pays, aux tensions politiques, aux lois économiques, aux coutumes familiales et sociales. Même rédigées une quarantaine d’années après les événements, bien des pages des évangiles en sont marquées. Nous nous trompons si nous imaginons les rapports à l’autorité, civile ou religieuse, aussi bien que les relations entre personnes sur les modèles qui sont les nôtres.
Ainsi, qui peut mesurer, aujourd’hui, l’importance du temple de Jérusalem, le système des sacrifices, l’organisation et le rôle du sacerdoce ? Tout a disparu dans la tourmente de la guerre juive des années 66-70 de notre ère. Judaïsme et christianisme se sont construits, en partie, sur des ruines. Dans la foi et l’espérance.
« Certes, un homme ne s’explique pas uniquement par ces différentes conditions, Jésus moins qu’un autre, continue Étienne Charpentier, mais c’est en les connaissant mieux qu’on voit apparaître avec plus de clarté l’originalité de son message et de sa personne. »
Le Cahiers Évangile n° 169, « Mots de passe pour les évangiles », rédigé en 2014 par Marc Sevin, nous a plongés dans l’écriture des évangiles. En voici l’indispensable complément : après le texte, le contexte. Pour cela, nous avons repris le travail de Christiane Saulnier et Bernard Rolland publié dans le Cahiers Évangile n° 27. Leurs sept études ont été réorganisées en trois chapitres avec des titres neufs. Nous en avons gardé le plan global, supprimant seulement le déroulé de la Deuxième Guerre juive développé depuis par Claude Tassin dans le Cahiers Évangile n° 144.
Christiane Saulnier (1942-1993), universitaire, était spécialiste du judaïsme hellénistique et romain. On lui doit ici la plus grande partie du premier chapitre ainsi que la trame de la conclusion. Bernard Rolland (1943-1992), prêtre du diocèse de Nancy, était un bibliste engagé en Mission ouvrière. La fin du premier chapitre et l’essentiel des deuxième et troisième chapitres lui sont redevables. Si nous avons parfois modifié, raccourci et mis à jour leur texte, nous en avons conservé le style et l’approche pédagogique. La présentation, sous un nouveau titre s’accompagne de nouvelles cartes et encadrés ainsi que d’une introduction inédite et d’une conclusion presque entièrement réécrite. Doit-on dire le bénéfice que nous avons tiré des études historiques récentes et, en particulier, de la somme très accessible de documents réunis dans l’ouvrage collectif Le monde où vivait Jésus ?
Notre espoir est de permettre ainsi à nos anciens lecteurs de rafraîchir leurs connaissances et à de jeunes lecteurs de disposer d’une introduction précise et claire.
Cahier Évangile n° 174
96 pages, SBEV/Éd. du Cerf, décembre 2015 (9 euros)
Sommaire du numéro
DOSSIER : La Judée au temps de Jésus
Texte de Christiane Saulnier et Bernard Rolland, revu et mis à jour par Gérard Billon
p. 4 – Introduction : En Judée
p. 9 – I – La présence romaine
L’Empire romain Extrait à lire
Une province romaine
L’économie judéenne
p. 38 – II – Les institutions religieuses
Le Temple
La sanctification du temps
La synagogue
p. 50 – III – La société juive
Le clergé
Le peuple
La femme Extrait à lire
L’éducation
Le mariage
Les groupes religieux Extrait à lire
p. 72 – Conclusion : Turbulences
p. 71 – Liste des encadrés.
p. 77 – Pour aller plus loin
p. 78 – Index des sujets abordés
Actualités
P. 79 – Les Bibles et le Coran, jeux de miroirs (2nde partie)
La Bible et le Coran. Ce sont deux livres religieux fondamentaux, apparus tous deux au Proche-Orient. Les communautés qui s’y réfèrent les qualifient de livres sacrés. La symétrie est peut-être trompeuse. Après une présentation de la singularité de chaque ouvrage (Cahiers Évangile n° 173, pp. 70-74), attardons-nous sur la manière dont le Coran, de rédaction plus récente, se réfère à l’ensemble biblique.
Par Jean-Louis Déclais
Article à lire
p. 85 – Écho du Colloque pastoral Dei Verbum
Le vendredi 9 et le samedi 10 octobre 2015, au Collège des Bernardins à Paris, s’est tenu un colloque qui a rassemblé une centaine d’animateurs bibliques et de personnes passionnées par la lecture et la diffusion de la Bible, catholiques pour la plupart mais aussi protestants (voir Cahiers Évangile n° 173, p. 75). Plusieurs communications feront l’objet d’une publication dans un prochain Cahiers Évangile. Mais, dès à présent, voilà deux extraits conclusifs, le premier tiré d’une intervention de Mme Duval-Poujol, théologienne baptiste, et le second, de l’envoi de Mgr Michel Santier, évêque de Créteil et membre de la Commission doctrinale des évêques de France.
Par Valérie Duval-Poujol et Mgr Michel Santier Lire ce compte-rendu
p. 87 – Des livres
- Pierre Gibert , La miséricorde Lire cette recension
- Corinne Bonnet, Herbert Niehr, La religion des Phéniciens et des Araméens
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- Jacques Schlosser, Le groupe des Douze. Les lueurs de l’histoire Lire cette recension
- Camille Focant, Les lettres aux Philippiens et à Philémon Lire cette recension
- Jean-Marc Vercruysse (dir.), « Les noces de Cana » Lire cette recension
- Élian Cuvillier et Bernadette Escaffre (dir.), Entre exégètes et théologiens : la Bible
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- Pierre-Marie Beaude, La Bible de Lucile. Notre voyage de la Genèse à l’Apocalypse
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p. 95 – Brèves