Quelques caractéristiques générales concernant l'économie et les communications (moyens de transports) dans l'Empire romain au temps de Jésus...
L’économie
Les données d’ordre économique sont très limitées pour la période antique et l’Empire romain n’échappe pas à cette règle. Il faut se contenter de noter quelques caractéristiques générales.
Les besoins vitaux.
L’économie reste fondée sur l’agriculture dont les principales productions sont les céréales et les légumes, auxquelles il faut ajouter la vigne et l’olivier dans les régions méditerranéennes. L’élevage est développé pour la viande (ou la conserve par salaison), mais les animaux servent aussi pour les transports (bêtes de trait ou de bât), pour l’agriculture, la guerre et le tannage de leur peau.
En dehors des produits de première nécessité, les bases de l’artisanat sont le tissage, la métallurgie, la céramique ainsi que les métiers de l’architecture. Les échanges locaux sont très mal connus pour la simple raison qu’ils relevaient des initiatives individuelles ; en revanche, le trafic à grande échelle apparaît plus clairement. Les métaux sont surtout exploités en Occident (l’étain, le plomb et le zinc en Bretagne ; le plomb argentifère, le cuivre, le fer et l’or en Espagne; le fer en Norique et Pannonie ; l’or et le fer en Dacie) ; les marbres viennent de Grèce et d’Italie ; les meilleures céramiques sont produites en Grèce, en Italie et en Gaule. L’Afrique, l’Espagne et la Grèce exportent des huiles de différentes qualités ; le blé qui assure le ravitaillement de Rome vient de Sicile, d’Afrique et surtout d’Égypte.
Les communications
La voie maritime est le moyen de déplacement le plus rapide et le moins coûteux. On navigue tant que la mer est « ouverte », c’est-à-dire du 5 mars au 11 novembre ; les vents sont alors réguliers et les risques de tempête négligeables. À l’époque de Cicéron, il faut environ cinq à six semaines pour aller de Cilicie (en Asie mineure) en Italie mais on sait qu’une traversée record pouvait relier Pouzzoles à Alexandrie en neuf jours. Après le 11 novembre, les contrats commerciaux ne couvraient plus les risques de la navigation et, en cas de nécessité, l’État devait les prendre à sa charge. Néanmoins, il ne faut pas prendre cette limite de manière trop stricte : les variations climatiques de l’année ou les vents locaux pouvaient la modifier. Paul, emmené prisonnier à Rome, embarque à Césarée en septembre et rencontre des vents contraires dès les côtes de l’Asie mineure ; plus loin, la tempête fait dériver son bateau pendant quarante jours, avant d’échouer à Malte (Ac 27,6-44).
L’État a également développé un excellent réseau routier qui n’est pas toujours empierré et dont les fins sont essentiellement stratégiques. Ces routes sont utilisées aussi par la poste impériale (cursus publicus) qui bénéficie, à distances régulières, de relais (mutationes) et d’auberges (mansiones). Cette organisation, réservée à l’État et aux particuliers en ayant reçu l’autorisation, a remarquablement bien fonctionné jusqu’au milieu du IVe siècle de notre ère.
L’Orient, lui, bénéficie des matières précieuses apportées par les caravanes. Une première route vient de Chine en traversant la Mongolie, l’Asie centrale, l’Iran ; elle passe l’Euphrate à Doura-Europos et rejoint Palmyre puis Antioche. On peut également remonter la mer Rouge jusqu’au golfe d’Aqaba où les caravanes des Arabes nabatéens prennent en charge les marchandises en empruntant la piste qui passe par Pétra, Bosra et Damas. Ce commerce porte sur des produits légers mais coûteux (soie, perles, pierres précieuses, encens) dont manque généralement l’Empire romain.
© Christiane Saulnier, Bernard Rolland et Gérard Billon, Cahier Évangile n° 174, La Judée au temps de Jésus, p. 15-17.