HS2 - Cantique des cantiques - Cisterciens
couverture-2 HS 2

Liminaire Cantique:

« Noire je suis et belle, filles de Jérusalem », ces mots ont suscité deux millénaires d’interprétations.
De la lecture juive voyant l’amour entre Dieu et Israël aux Pères de l’Église décrivant l’union du Christ et de l’Église, en passant par les exégèses médiévales sur l’âme, Dieu ou Marie, chaque époque a proposé sa vision de ce texte. À la Renaissance, des lectures politiques et littérales ont émergé, et plusieurs siècles après les poètes y ont trouvé matière pour exprimer le désir, l’identité raciale, les questions féministes ou les traumatismes historiques.
Ce poème d’amour, singulier dans le corpus biblique, a été constamment réinterprété selon les contextes sociaux, religieux et politiques, oscillant entre sens littéral et allégorique.

Liminaire cisterciens :

Prier ou étudier ? Le dilemme va enflammer l’ordre cistercien, jusqu’au spectaculaire duel du xviie siècle entre l’intransigeant abbé de Rancé, pour qui les moines sont faits pour « pleurer leurs péchés », et le brillant érudit Mabillon, convaincu que sans l’étude, la prière est « sèche et languissante ». Ce volume ouvre les portes d’un monde peu connu : celui du rapport des moines et des moniales cisterciennes avec l’Écriture. Entre érudition et spiritualité, de belles figures se dégagent, comme les mystiques passionnées d’Helfta, Gertrude ou Mechtilde, qui, à travers leurs visions, ont développé une théologie intime et audacieuse du Cœur du Christ, ou les non moins audacieux Guillaume de Saint-Thierry et Guerric d’Igny.
Ce cahier a été rédigé par Annie Noblesse-Rocher, professeure à l’Université de Strasbourg, avec le concours de Gilbert Dahan, directeur de recherche émérite au CNRS (UMR 8584) et à l’EPHE, Paris.

Régis BURNET