213 - L'engagement éthique et social des prophètes
couverture-2 CE 213

En choisissant son nom pontifical, le pape Léon faisait explicitement référence à celui de ses prédécesseurs qui inaugura une pensée sociale dans l’Église. Celle-ci devint progressivement la doctrine sociale de l’Église. Pour autant, la réflexion sur le sort des plus démunis, des exclus, des pauvres appartient au fondement même de l’Alliance. Les plus anciens prophètes en Israël élevaient déjà la voix quand ces plus petits n’étaient pas protégés, respectés.
Ce Cahiers Évangile vous présente un ensemble de textes tiré de la littérature prophétique qui fait entendre le rugissement de la voix fâchée du Seigneur à la vue de l’injustice. Un lion a rugi, qui ne craindrait ? Le Seigneur Dieu a parlé, qui ne prophétiserait ? (Am 3,8.)
Il est étonnant de voir en lisant ces textes combien les mécanismes de l’injustice n’ont pas changé : à l’époque on trafiquait les poids, aujourd’hui on pratique la déflation compétitive. C’est le même principe qui permet aux riches d’être plus riches. Il appert ainsi que l’élection, et l’alliance qui la fait naître, est bien une réponse que Dieu adresse à l’humanité qui ne veut plus prendre en charge son frère.
Souvenons-nous de la phrase de Caïn : Suis-je le gardien de mon frère ? (Gn 4,9.) Les prophètes répondent : oui !
Sûrement les étudiants qui préparent les examens de morale sociale ou de philosophie politique y trouveront profit. Mais, tous, nous pourrons mieux comprendre ce qui se passe autour de nous en accueillant la dénonciation des prophètes ; elle annonce une autre humanité.

Éric MORIN