Avec le livre des psaumes, la Bible nous offre 150 prières d’une extrême variété. Il y en a pour toutes les humeurs et tous les tempéraments, pour les jours d’orage ou de grand soleil, pour la peine et pour l’espérance. Effectivement, il est possible de piocher un peu au hasard dans le psautier ; et si le premier psaume qui tombe ainsi sous la main ne convient pas à l’humeur du jour, il suffit de recommencer deux ou trois fois, tout au plus, afin d’avoir sous les yeux, une prière qui permette de dire à Dieu ce que l’on ressent et ce que l’on vit aujourd’hui.
Une telle pratique peut faire office d’une première initiation ; il est souvent opportun d’y inviter ceux qui ne sont pas encore familiarisés avec le psautier. Mais les 150 psaumes que la Bible rassemble en un seul recueil proposent un itinéraire, un point de départ et une apothéose. Ils offrent aux lecteurs une progression une démarche pour parvenir à la louange : un travail attentif permet de constater un système de mot crochet allant d’un psaume au suivant guidant ainsi le lecteur dans une progression spirituelle qui n’est absolument pas linéaire.
Le présent Cahier nous offre des clés pour entrer dans cette démarche globale du psautier.
Il est essentiel que nos communautés poursuivent l’énorme travail effectué depuis la réforme liturgique pour permettre aux baptisés de s’approprier la prière des psaumes. Beaucoup de laïcs se sont familiarisés avec la Liturgie des Heures, voire la vivent pleinement ; et c’est un grand profit pour tous ! Beaucoup de chants ont été composés en s’inspirant de tel ou tel psaume ; la liste serait trop longue. Tous ces éléments sont le signe d’une évolution profonde mais il reste tant de chemin afin que le plus grand nombre fasse des psaumes un livre de référence pour leur prière. Dans nos liturgies eucharistiques les 3 fois 4 vers qui sont régulièrement offerts à l’assemblée dominicale ne peuvent donner le goût de prier les psaumes ; cette potion de 12 grammes hebdomadaire est indigente ! Espérons un jour une amélioration du lectionnaire sur cette question afin que la liturgie accomplisse pleinement son d’office d’initiation à la prière.
Il est sûr, historiquement que Jésus pria avec les psaumes : il les chanta à la synagogue, il avait sûrement ses préférés. Il est bon de mettre les psaumes dans la bouche de Jésus. Ainsi, avec eux, pour paraphraser Saint-Paul, ce n’est plus moi qui prie, c’est le Christ qui prie en moi.
Éric Morin