Chers amis,
Cela fait quelque temps déjà que les Cahiers Évangile n’ont pas proposé de rentrer directement dans la lecture d’un texte biblique. Dans les précédents du numéro, nous nous sommes arrêtés à des questions de méthode, ou au thème plus général de la résurrection. Tout cela est vraiment important.
Avec cette nouvelle mouture, nous sommes invités à redécouvrir le Sermon sur la Montagne. Tous nous connaissons ce texte : nous l'avons lu et relu ; avec ce Cahier, Camille Focant nous invite à reprendre l’étude, pour oublier ce que l’on sait, ce que l’on croit savoir, pour être à nouveau dérangé par l’enseignement de Jésus.
Au tout début de son travail, l’auteur fait le bilan des interprétations du Sermon sur la Montagne : moralisante, paulinienne (éthique de l!impuissance morale) ou eschatologisante (éthique provisoire). Ce simple état de la question interroge chacun d’entre nous : quelle lecture en faisons-nous jusqu’à aujourd’hui ? Je vous laisse la joie de découvrir ce que Camille Focant nous propose comme cheminement.
Voilà sûrement une tâche de l’exégèse et de l’enseignement de l’Écriture : déshabituer le lecteur de ses précédentes lectures tout en faisant paradoxalement le nécessaire pour que le texte lui soit moins étrange, moins étranger. Nous espérons que ce numéro de notre revue vous y aidera pour le Sermon sur la Montagne, mais il nous faut également prendre conscience ensemble de cette tâche de l’exégèse et de l’enseignement pour donner encore davantage à tous les baptisés, le goût de la lecture des Écritures.
Dans la rubrique Actualités, vous trouverez la présentation d’un texte du pape François sur le saint patron des exégètes : Saint-Jérôme. Dans ce portrait du traducteur de la Vulgate, le saint-Père nous offre quelques réflexions sur la place de la Bible dans la culture et la vie de l’Église : stimulant !
Toujours dans cette même rubrique Actualités, nous présenterons un autre texte du pape François : un Motu proprio dans lequel il décide que tous les baptisés, sans distinction de sexe comme précédemment, peuvent recevoir les ministères institués de l’acolytat et du lectorat. Espérons que cette décision soit une étape pour un renouveau de ces ministères dans nos paroisses et dans nos communautés. Il serait profitable, pensons-nous, que le ministère du lectorat permette d’appeler des baptisés à servir leurs frères et sœurs en les conduisant dans la découverte de la Bible, soit par la proclamation liturgique soit par toute autre forme de groupes bibliques.
Sinon parmi les informations importantes, le rappel du Congrès de l’ACEFB qui ne put avoir lieu l’été dernier : aller voir le site, inscrivez-vous… Ce sera une bonne occasion d’étudier ensemble et de se rencontrer.
Tous ces éléments sont un appel adressé à chacun d’entre nous non seulement à lire la Bible personnellement, mais également à trouver ensemble les formes de vie ecclésiale qui la proposeront au plus grand nombre. Il nous faut pour cela nous renforcer dans la conviction savoir laquelle le Concile Vatican II avait pour principal projet de mettre les Écritures entre les mains des fidèles. C’est ainsi qu'ils y rencontreront personnellement le Verbe fait chair, leur foi et leur espérance acquerront la lumière nécessaire pour dire l’Évangile au monde aujourd’hui.
Éric Morin