FD 9 - Dimanche 15 janvier 2023 - 2è dimanche TO A

Deuxième dimanche du temps ordinaire année A

Is 49, 3-6 :

Dans ce poème, le prophète témoigne de son expérience de Dieu : il a été façonné dès le ventre de sa mère. Cette intimité constante avec le Seigneur éclaire l’expérience de tout Israël : l’alliance avec Dieu est une intimité voulue par Dieu pour qu’elle se déploie et se propage au-delà d’Israël et que le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre.
Ce texte fait partie de ceux que l’on appelle les poèmes du serviteur ; tous, à leur manière, montre comment l’expérience du prophète et l’expérience Israël s’éclairent réciproquement.
Pour le prophète, il est difficile de faire grandir Israël dans l’espérance ; dans ce labeur, il se découvre estimé par Dieu, ayant de la valeur à ses yeux. Pour Israël, dans ce temps d’exil, continuer à espérer le retour et la bénédiction est également un combat ; ne lui dit-on pas que son dieu est mort… Par cette mise en parallèle, les creux des détours de l’histoire de l’alliance sont éclairés par son terme : permettre aux extrémités de la terre de recevoir la lumière de la sainteté du Dieu unique.

Ps 39 :

La Lettre aux Hébreux nous apprend à lire ce psaume en le mettant dans la bouche de Jésus (cf. Hb 10, 4-10). Tout au long de sa vie terrestre, il pria ainsi le Père : « Voici je viens, dans le livre est écrit pour moi ce que tu veux que je fasse ». C’est, entre autres, en écoutant la parole de Dieu contenue dans les Écritures que Jésus apprit à faire ce que son Père attendait de lui : rassembler Israël (cf. première lecture).

1 Co 1, 1-3 :

Nous avons ici l’ouverture de cette longue lettre de Paul aux Corinthiens dont nous lirons des extraits chaque dimanche jusqu’au carême. Comme dans toutes les lettres de l’époque, Paul commence par se présenter ; il le fait en soulignant d’emblée ce qui est important pour son propos : il est là comme apôtre, c’est-à-dire envoyé par le Christ.
Ensuite, toujours selon les convenances, il mentionne le destinataire : la communauté de Corinthe qu’il nomme l’Église de Dieu qui est à Corinthe. Cette expression, que l’on reprend maintenant fréquemment, veut aider les Corinthiens à découvrir ce qu’est la vie en Église : répondre à un appel à la sainteté, à une convocation pour célébrer le Seigneur ; ce qui est vécu à Corinthe, l’est également en d’autres endroits du monde : il y a l’Église de Dieu qui est à Philippes, celle qui est à Éphèse etc. Puis, Paul offre une formule de salutation qui souhaite les bienfaits octroyés par Dieu, ceux-ci viennent du Père qui nous fait grâce en envoyant le Fils Messie, lequel nous donne la paix.

Jn 1, 29-34 :

Pour la reprise du temps ordinaire, la liturgie nous propose de revenir au commencement : autour de Jean-Baptiste, avec Jésus et les autres disciples. Comme il en a reçu la mission, Jean le Baptiste révèle la présence de Jésus à ceux qui sont autour de lui et invite ainsi ses propres disciples à devenir disciple de Jésus.
Pour faire cela, il le désigne par cette expression que nous reprenons dans la liturgie : l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Dans le langage biblique, agneau et serviteur sont pratiquement des synonymes ; pour deux raisons. D’abord, parce que dans l’araméen, la langue de Jean et de Jésus, ils sont homophones. Ensuite, parce que dans les poèmes composés par les prophètes (Isaïe et Jérémie), la docilité de l’agneau exprime l’obéissance du serviteur.
Au début de son Évangile, l’évangéliste Jean fait entendre cette désignation de Jésus. Celle-ci va se déployer progressivement tout au long du récit : sur la croix Jésus meurt et son sang versé produit les mêmes effets que celui de l’agneau pascal dont pas un os n’a été brisé (Jn 19, 34). Toujours dans l’œuvre de l’évangéliste Jean, Jésus est également l’agneau de l’Apocalypse qui conduit le peuple de Dieu en présence du trône sur lequel il tient, debout, immolé (Ap 5).