Is 40, 1-5. 9-11 :
Alors que le peuple d’Israël est en exil, il est poussé par les Babyloniens à désespérer même de son dieu, voire à croire qu’il est mort ; le roi de Babylone affirme même avoir reçu mandat de son dieu Madrouk pour rassembler l’humanité sous son autorité.
Dans ce contexte politique et spirituel, la voix du prophète émerge. Qui est-il ? D’où vient-il ? L’unique chose que l’on puisse affirmer aujourd’hui c’est qu’il s’agit d’un lointain disciple d’Isaïe, le prophète du huitième siècle.
Comme son devancier, il est convaincu que Dieu reste fidèle à ses promesses, qu’il n’abandonnera pas son peuple. Pour l’instant, personne ne le croit et les chapitres suivants vont montrer combien il en coûte d’annoncer la parole à ceux qui ne veulent pas la croire. Pour l’instant, il appelle le peuple à préparer la route de celui qui vient, comme on nivelle les accès d’une ville pour que le roi puisse y rentrer triomphalement. Le désert de l’exode est maintenant la route par laquelle Dieu s’approche pour venir à la rencontre de son peuple et le rassembler comme un berger le fait avec son troupeau.
Ps 103 :
Ce psaume chante la force de Dieu capable de se présenter à son peuple avec la même force et la même puissance que celle qu’il déploya lorsqu’il établit la création.
Israël sait bien, de par sa propre expérience, que si le visage de Dieu se détourne de sa création alors panique et épouvante s’en emparent. Par contre, il suffit qu’un seul instant nous éprouvions le regard de Dieu posé sur nous alors nous reprenons le souffle nous sommes renouvelés, rassasiés.
La surabondance des dons de Dieu est le signe de la force avec laquelle Dieu va œuvrer pour le bien de son peuple.
Ti 2, 11-14 ; 3, 4-7 :
Ces extraits de la lettre de Paul à son ami et compagnon Tite offrent une catéchèse sur le baptême : par ce texte, l’apôtre, même si pour beaucoup ce n’est pas Paul lui-même, réfléchit avec un autre apôtre sur l’importance de ce sacrement. Ce dernier donne la force d’attendre que se réalise la bienheureuse espérance.
Voilà une expression pleine de sens : l’espérance dont il s’agit, c’est la manifestation de la gloire de Jésus-Christ, elle est donc l’espérance d’un bonheur. Aussi, cette espérance est elle-même dite bienheureuse parce qu’elle fait goûter par avance le bonheur qui vient.
Telle est bien la grâce du baptême : laisser l’existence tout entière être déterminée non par le passé mais par l’avenir : la rencontre avec Celui qui donna sa vie pour nous.
Lc 3, 15-16. 16-22 :
Au moment où Jésus fut baptisé par Jean le Baptiste, le ciel s’ouvrit. Peu importe ce qui à ce moment-là fut visible dans le ciel, un nuage déchiré par un rayon de soleil ou tout autre chose, ce qui compte pour comprendre cette phrase c’est de se rappeler qu’à l’époque, on disait que le ciel était fermé. Par une telle affirmation, les sages en Israël exprimaient la conviction selon laquelle Dieu avait tout dit à son peuple avec le dernier prophète. Ainsi depuis le prophète Malachie, le ciel est fermé, cela veut dire qu’il n’y a plus à attendre de Dieu une autre parole que celle déjà annoncée et mise par écrit.
Voilà donc ce qui est bien surprenant dans ce baptême de Jésus : tout d’un coup le ciel se déchire et une voix se fait entendre. Dieu tenait encore en réserve une parole, une dernière parole, celle par laquelle il manifeste Jésus son Fils bien-aimé, celui qui porte son amour sur les épaules pour l’apporter à tous, pour ouvrir cette relation filiale à toutes celles et ceux qui par la foi accepteront d’en vivre.
L’ultime parole de Dieu est « Voici mon Fils » ; lire l’Évangile revient à se donner du temps pour accueillir cette révélation. Il est bon aussi de se rappeler que le fils aîné de Jacob, le premier fils d’Israël, se nomme Ruben ce qui se traduit littéralement « Voici le Fils » (cf. Gn 29, 31).