FD 61 - Dimanche 26 novembre 2023 - Christ-Roi A

Fête du Christ Roi

Ez 34, 11-12. 15-17 :

En employant la comparaison du berger, Ézéchiel annonce comment Dieu prendra soin de son peuple : il portera principalement son attention sur les brebis les plus fragiles du troupeau. Dans l’Antiquité, il était courant de décrire le roi comme un berger qui prend soin de son peuple, souvent au nom de la divinité tutélaire. Pour Ézéchiel, cette sorte de parabole permet en premier lieu de dénoncer l’incurie des rois de Juda qui, à ses yeux, sont les vrais responsables de la déportation et de l’exil. En revanche, dans le texte que nous entendons ce dimanche, cette image lui permet de décrire comment Dieu en personne interviendra en faveur de son peuple : d’abord, pour les délivrer ; ensuite, pour exercer un jugement (séparer les béliers des boucs) ; finalement, pour soigner, fortifier, garder le reste du troupeau.

Ps 22 :

Ce psaume, que l’on appelle communément le psaume du berger, décrit l’action de Dieu qui conduit le roi Messie à travers tous les dangers pour le mener au repos.

1 Co 15, 20-28 :

Relevé d’entre les morts, le Seigneur Jésus domine sur tous ses ennemis et permet ainsi à ceux qui croient en lui, à ceux qui participent à sa vie, d’être eux aussi victorieux. Étonnamment, puisqu'il s’agit du Ressuscité, Paul mentionne que le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort. En effet, le Christ est certes victorieux, mais nous constatons que la mort fait encore son œuvre aujourd'hui, œuvre de violence et de deuil.
S’il en est ainsi, c’est pour que, nous aussi, nous puissions participer à la victoire sur la mort. C’est en effet par la peur de la mort que nous sommes asservis (cf. Hb 2, 14), cette peur qui engendre toutes nos craintes, toutes nos angoisses. En laissant la mort à l’œuvre, le Christ nous appelle à puiser dans la foi et l’espérance les forces nécessaires pour vaincre notre peur, pour traverser la mort, ce ravin d’ombre mortelle (cf. Ps 22). Nous sommes appelés à croire que là, dans l’expérience de la mort, le ressuscité nous attend et que de là, il nous sortira de cette impasse pour habiter la maison du Seigneur pour la durée de nos jours (cf. Ps 22). Alors, avec lui nous aurons vaincu la mort !

Mt 25, 31-46 :

Cette parabole fort connue permet de rendre compte du jugement que le Christ exerce sur les nations, séparant, comme il est mentionné dans la première lecture, les brebis et les boucs. Le critère de jugement est d’avoir su prendre soin de notre prochain ; en faisant cela, chacun aura mis, ou non, sa vie au service du Christ lui-même. Avec beaucoup de force, Jésus s’identifie lui-même avec toutes les personnes en besoin de soin, de visite, d’attention. Ainsi, même sans le savoir, en nous mettant au service de quiconque, c’est devant le Christ lui-même que nous nous agenouillons.
Ainsi plus que la foi, pourtant mise en avant dans la parabole méditée la semaine dernière, plus que l’espérance, elle aussi mise en avant dans la parabole proposée il y a deux semaines, le service fraternel produit en notre être l’ouverture fondamentale par laquelle nous nous disposons à vivre dès à présent le royaume et nous nous préparons à y entrer. En effet, en servant nos frères et sœurs dans le besoin, implicitement, nous les déclarons dignes de soins et d’intérêt, nous espérons pour eux que le Christ lui-même vienne prendre soin de leur vie et les associe à son règne.
Foi et espérance ne sont pas reléguées à une place secondaire, mais elles n’ont pas de sens si elles ne donnent pas la force du service. Foi et espérance sont nécessaires pour annoncer le règne, pour le demander instamment au Père, mais c’est par le simple service fraternel que nous commençons déjà à instaurer le règne et à y participer.