FD 60 - Dimanche 20 novembre 2022 - Fête du Christ Roi

Christ roi de l’univers C

2 Sm 5, 1-3 :

Cet épisode du second livre de Samuel nous raconte comment après la mort de Saül, David devint roi sur Israël. Celui qui était le berger des troupeaux de son père Jessé devient le berger du peuple d’Israël. Deux éléments caractérisent ce moment :
• Une onction : un geste dans lequel l’huile répandue sur la tête de David symbolise la force de Dieu, sa sagesse également, qui vont rendre apte David à gouverner au nom de Dieu, le seul roi d’Israël. Pourtant, dans un épisode précédent (cf. 1 Sm 16) l’onction a déjà été donnée à David. Cela peut s’expliquer par des traditions différentes mais aussi par le fait de vouloir exprimer comment ce don de Dieu à son Messie se renouvelle constamment dans une sagesse, dans une logique de surabondance.
• Le deuxième élément est celui de l’alliance : entre le peuple et le Messie la relation est caractérisée par un engagement réciproque. En hébreu David signifie bien aimé, cette alliance repose sur le libre choix de Dieu à l’égard de son Messie, son bien aimé, comme de son peuple.

Ps 121 :

Ce psaume est le chant du pèlerin qui arrive face à Jérusalem et la contemple du haut du mont des Oliviers. Il s’émerveille non seulement du spectacle mais également de ce qu’il produit : l’unité du peuple qui vient en pèlerinage dans cette ville que Dieu a choisie pour y faire demeurer son Nom.
En effet, un des premiers gestes politiques de David lorsqu’il accéda à la royauté sur tout Israël fut de choisir sa capitale : Jérusalem. C’était un véritable coup de génie politique puisque cette ville se trouve exactement sur la frontière entre les tribus de Juda et de Benjamin, cette dernière étant la tribu de son rival Saül. Ainsi, Jérusalem, comme David lui-même, est une ville choisie ; elle raconte par son histoire et sa topographie le mystère de l’élection dont Israël tout entier est le premier bénéficiaire.
Comme ce psaume nous y invite, il nous faut aujourd’hui pour prier pour Jérusalem : demander la paix pour elle, c’est demander la paix pour le monde.

Col 1, 12-20 :

Cet extrait de la lettre aux Colossiens propose une hymne qui chante le Christ, image de Dieu, premier d’entre les morts et donc premier-né de toutes créatures. Ainsi, en deux temps, cette hymne nous fait contempler le rôle du Christ dans la rédemption : il a fait la paix par le sang de sa croix. Mais également dans l’ordre de la création : en lui tout fut créé. C’est en contemplant ce qui se produit dans la rédemption que la méditation de l’Église lui permet d’inférer ce qu’il fait dans l’ordre de la création. Il est rédempteur parce que créateur ; il va au bout de la création en la réconciliant et en l’offrant à son Père.
Tout cela a lieu en lui. Cette expression revient fort fréquemment dans les lettres de l’apôtre Paul (390 fois pour 499 dans tout le NT). Nous avons ici une définition de cette formule : être en Christ cela revient à être par lui ; il est la cause de notre être, de notre salut. Mais être en Christ c’est être également pour lui : c’est pour lui que le Père décida de créer le monde ; c’est pour lui, pour que nous soyons unis avec lui dans la paix, comme les membres de son corps, qu’il nous sauve par le sang de sa croix.

Lc 23, 35-43 :

Pour célébrer la solennité du Christ Roi de l’univers, la liturgie de ce dimanche nous met au pied de la croix et nous invite alors à comprendre la croix comme le trône sur lequel Jésus, le roi de l’univers, exerce sa royauté. En effet, c’est avec une autorité royale qu’il déclare à celui qui est à ses côtés : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. Ainsi, l’attitude de celui que l’on appelle désormais le bon larron est mise en contraposition avec les autres personnages qui entourent Jésus en lui adressant des reproches : s’il est vraiment roi, il devrait pouvoir changer cette situation. Jésus n’en fait rien.
Si la croix est le trône d’où il exerce sa royauté, la croix est également le signe de la manière même par laquelle ce règne est exercé, inauguré, instauré : non pas en anéantissant toute chose mais en appelant chacun de ces sujets, un par un.