Is 52, 7-12 :
Ce jour de Noël est un jour de joie comme celle annoncée par le prophète Isaïe. Ce dernier, convaincu que Dieu continue de s’occuper de son peuple malgré les difficultés, donne à Israël l’assurance de voir se réaliser l’œuvre de Dieu. Aussi, lui apporte-t-il la nouvelle, la bonne nouvelle, selon laquelle de leurs propres yeux, ils verront le Seigneur ; pas simplement son œuvre mais lui-même ; en effet, à travers ce qu’il fait pour son peuple, Dieu lui montre sa sainteté, il se montre lui-même tel qu’il est.
En agissant ainsi, Dieu se rend visible à son peuple mais également à toutes les nations qui pourront alors voir la force et la sainteté de Dieu.
Ps. 97 :
Ce psaume fait partie de cette série qui chante le règne de Dieu, la victoire de Dieu. Ce jour de fête et de joie qu’est le jour de Noël est un jour où l’on chante facilement, chanter ce psaume est une invitation à reconnaître que la naissance de l’enfant Jésus est une victoire : une victoire de la fidélité de Dieu sur le doute et les ténèbres, sur nos tristesses. Dans la naissance d’un enfant, toute la terre entière peut voir la victoire de notre Dieu qui ne se lasse jamais de voir la vie humaine croître et se multiplier sous ses yeux.
Hb 1, 1-6 :
L’enfant de la crèche que nous adorons en ce jour de la Nativité, l’enfant Jésus lui-même, est un rayon de lumière. Que sa naissance nous fait du bien ! Mais la lettre aux Hébreux nous invite à voir au-delà : il est un rayonnement de la gloire de Dieu.
La gloire est un terme très ancien pour dire l’importance, le poids (c’est même là son sens étymologique) qu’une personne prend au sein d’une communauté. Affirmer que la gloire de Dieu s’est manifestée à son peuple cela signifie que le Seigneur révèle à Israël ce qu’il est en lui-même : cette importance, ce poids, qu’Israël doit lui reconnaître pour que l’alliance puisse déployer toute sa puissance de bénédiction. Cette gloire de Dieu est une lumière pour ceux qui l’accueillent.
Croire que Jésus est le fils de Dieu fait homme, c’est également confesser qu’il est un rayonnement de la gloire de Dieu. Il rend visible, définitivement, cette manifestation, cette importance que Dieu veut prendre dans la vie de chacun pour pouvoir bénir avec la légèreté de la présence d’un enfant.
Jn 1, 1-18 :
Dans son prologue, Jean l’évangéliste, réfléchit sur le commencement, celui du monde et du salut. En écrivant son texte, il a en tête le récit de la création (Gn 1) qui nous dit que la première chose à avoir été créée par Dieu fut la lumière et cela par la puissance de sa parole. Dans un raccourci saisissant, Jean nous dit qu’au commencement de tout, il y a la parole et la lumière : une parole lumineuse et une lumière déployée, articulée comme une parole, pour être accessible. C’est ce commencement qui est maintenant manifeste dans la victoire de la lumière que nous célébrons lors du solstice d’hiver, pour la naissance de Jésus.
Avec la naissance de Jésus, le fils de Dieu fait homme, la lumière est venue dans le monde. Une lumière peut donner beaucoup de choses : éclairer bien sûr, guider, rassurer aussi, réchauffer parfois. À chacun de lui demander ce dont il a besoin. Il en va de même pour Jésus : en cette période de l’année où les jours sont si courts et si peu lumineux, affirmer que la lumière est venue dans le monde revient à s’approcher de lui et à lui demander ce qu’on demande à une lumière.
Jésus éclaire nos vies : sa venue parmi les hommes justifie leur existence ; chacun d’entre eux est voulu pour lui-même. Jésus est la lumière qui nous guide : il nous conduit vers le Père, Il est lui-même le chemin sur lequel il nous éclaire. Il nous rassure : par sa seule présence, il transforme nos exils en exode.
Jésus est la lumière venue dans le monde ; celui-ci peut ne pas l’accueillir ; pour autant, cette lumière, aucunes ténèbres ne peut l’arrêter. Aussi petite soit-elle, la lueur brille toujours.