Trente-troisième dimanche du temps ordinaire C
Mal 3, 19-20a :
Ce bref passage du prophète Malachie est une annonce de plus du Jour du Seigneur : ce Jour où Dieu interviendra définitivement pour faire justice à son peuple. La spécificité de cet oracle est d’être une mise en garde : pour que ce jour soit véritablement une bénédiction, il faut faire aujourd’hui un choix entre l’arrogance et la crainte du Seigneur.
Les arrogants sont les personnes qui sont fières d’elles-mêmes et qui vont jusqu’à se réjouir du malheur des autres ; elles refusent délibérément de comprendre leur vie en la mettant sous le regard de leur Créateur. À l’inverse, ceux qui sont habités de la crainte de Dieu, ceux-là laissent les commandements de Dieu guider leur existence. Pour eux, le pire qui pourrait leur arriver c’est de ne plus être sous le regard du Dieu trois fois saint.
Ps 97 :
Ce psaume de louange est une manière de faire le choix proposé par la première lecture. En effet, jouer pour le Seigneur, quelle que soit la modalité retenue pour le faire, jouer pour le Seigneur est un acte qui met Dieu au cœur de la vie du croyant, qui laisse ainsi tout ce qui l’entoure, le monde et ses habitants, les fleuves et les montagnes, faire écho à sa joie d’exister par la volonté de celui qui fait de la vie une Alliance et de l’Alliance une raison de vivre.
2 Th 3, 7-12 :
Paul exhorte sa communauté à ce qu’il n’y ait aucun paresseux en son sein. On peut supposer que l’attente plus ou moins imminente du retour de Jésus-Christ dans la gloire faisait estimer à certains que ce n’était pas la peine de se mettre au travail : à quoi bon semer et labourer si Jésus doit revenir avant le temps de la moisson ! Il ne s’agit pas ici du seul travail salarié ; le soin de sa famille, le bénévolat, associatif ou non, peuvent être inclus dans ce que Paul nomme ici le travail.
Paul stigmatise un tel comportement avec cette fort belle expression : certains sont affairés sans rien faire ! Il est facile d’observer combien certaines personnes qui ne sont pas impliquées dans le service de leurs frères sont fort occupées par le commentaire de ce que font les autres !
Paul le fait rarement, mais ici il se donne lui-même en exemple : quand il était à Thessalonique il travaillait de ses mains pour subvenir à ses besoins et ne pas peser sur la communauté.
Lc 21, 5-19 :
Dans ce texte difficile, Jésus parle de la fin des temps. En effet, il annonce que le temple de Jérusalem sera entièrement détruit ; or, pour un juif le temple est le point du monde par lequel Dieu tient le monde tout entier dans l’existence. La destruction du monde et la destruction du temple coïncident donc nécessairement. Jésus invite ses disciples à ne pas se laisser égarer par de fausses alertes : avant que ne vienne le temps de la fin, l’histoire doit continuer à se dérouler et celle-ci est toujours tressée de guerre, de famine et d’injustice.
Jésus pourrait alors dire à ses disciples que s’ils croient en son nom, ils seront protégés de ces trois fléaux qui traversent toute l’histoire. Mais non ! La foi au nom de Jésus-Christ n’est pas une protection : si tous les hommes sont frappés par la guerre, la famine ou l’injustice, les disciples eux connaîtront en plus la persécution au nom de Jésus : dans cette position de faiblesse supplémentaire ils pourront ainsi dire à tous, le Nom de celui qui vient, le Nom de Jésus qui vient, quand le Père le lui dira, arracher toute l’humanité, pour que celle-ci puisse entrer dans le règne de Dieu.