Trentième deuxième dimanche du temps ordinaire A
Sg 6 12-16 :
Le Livre de la Sagesse, écrit à la fin du premier siècle avant Jésus-Christ, offre une belle et longue méditation pour offrir à ceux qui ne les connaissent pas les trésors de la sagesse que Dieu déposa au cœur même de son peuple élu, Israël. Cette sagesse réside avant tout dans l’art de bien conduire son existence, dans la justice et la sainteté.
Le passage que nous proclamons ce dimanche insiste pour dire que cette sagesse venant de Dieu doit être cherchée et demandée mais qu’aussitôt, paradoxalement, elle se laisse trouver. Dès que vous l’aimez, que vous la désirez, elle se laisse contempler ; elle est en effet capable de se donner à connaître à ceux qui ne sont pas encore comme elle, impérissable. Elle est capable de passer pour rejoindre ce qu’elle n’est pas (cf. Sg 7, 24) pour faire des amis de Dieu et des prophètes (Sg 7, 27).
Ps 62 :
Ce psaume est celui du désir de Dieu. Le psalmiste exprime à quel point il est amoureux de Dieu : ton amour vaut mieux que la vie. Sans cet amour de Dieu qui vient à la rencontre de sa créature, la vie n’a pas de sens, ni pour nous, ni, semble-t-il, pour Dieu.
1 Th 4, 13-18 :
Avant d’écrire cette Première lettre aux Thessaloniciens, Paul reçut des informations quant à la foi et l’espérance de la communauté. Entre autres choses, il apprend qu’elle traverse une période difficile dans la mesure où elle connaît, pour la première fois, l’expérience du deuil. Se pose alors une question : comment conjuguer celle-ci avec l’espérance de la résurrection ? Comment se fait-il que le baptême, qui nous unit déjà au Christ ressuscité ne nous préserve ni de la mort, ni même du deuil ? Certes les premiers chrétiens, bien plus que nous, exprimaient leur foi en la résurrection de Jésus par l’éminence de son retour : c’est peut-être pour demain. Il ne faut cependant pas les prendre pour des naïfs, et reconnaître que, comme eux, il nous arrive parfois de ne pas comprendre pourquoi la mort vient frapper nos proches, surtout quand ils sont amis de Dieu.
La réponse de Paul, reprenant des éléments apocalyptiques connus par la communauté, insiste essentiellement sur la présence de Jésus, sur le fait d’être avec lui : étant avec lui, nous serons les uns les autres, ensemble, dans la gloire et l’amour du Père.
Mt 25, 1-13 :
Pour conclure son discours annonçant la fin du monde, Jésus adresse à ses disciples trois paraboles dont nous entendons ce dimanche la première ; les deux suivantes nous seront offertes les deux dimanches qui viennent. Dans cette histoire, les jeunes filles prévoyantes sont capables d’agir dans l’urgence : être prêtes pour le moment opportun ; à l’école de Jésus, c’est en cela que maintenant consiste la sagesse qu’il faut acquérir (cf. la première lecture). C’est pourquoi, elles ne peuvent partager ne serait-ce qu’un peu d’huile avec leurs consœurs non prévoyantes. On est prêt ou on ne l’est pas ; au moment de la venue de l’époux, on le désire ou on ne le désire pas. À ce moment-là, personne n’y peut plus rien changer.
La question qui se pose en retour est alors : que pouvons-nous faire pour nos frères et sœurs afin qu’aujourd’hui ils grandissent dans le désir de Dieu ? Pour qu’ils puissent progressivement faire leur la prière que le psalmiste nous propose ce dimanche ? Peut-être rappeler simplement, que celui que l’on attend, c’est notre époux, qu’il nous attend plus que nous-mêmes. C’est lui qui pour épouser notre humanité accepta de mourir pour nous ; ce désir de lui, telle est l’huile qui brûle nos cœurs.