FD 58 - Dimanche 6 novembre 2022 - Trente deuxième dimanche TO

Trente-deuxième dimanche du temps ordinaire C

2 M 7, 1-2. 9-14 :

La scène se déroule au milieu du deuxième siècle avant Jésus-Christ. Le roi Antiochus IV veut que les juifs résidents en Israël abandonnent leur tradition : nourriture kasher, circoncision, sabbat… En hellénisant ainsi le peuple de Dieu, il espère en faire un allié fidèle dans ces guerres incessantes contre l’Égypte. Au sein même d’Israël, certains pensent que c’est une bonne chose.
D’autres résistent et l’auteur de ce texte veut rendre hommage à ces martyrs, morts au nom de la fidélité à l’alliance ; ils refusent de se plier aux ordres du roi et acceptent de témoigner (c’est le sens premier du mot martyr) jusque dans la mort, espérant la résurrection.
C’est à cette époque que la foi en la résurrection prit corps dans l’ensemble du peuple juif. Elle offre l’espérance de voir se déployer la fidélité de Dieu au-delà de la tyrannie féroce et bestiale des grands de ce monde, au-delà de la mort.

Ps 16 :

Dans un climat plus empreint de paix que celui de la première lecture ce psaume porte lui aussi l’espérance en la résurrection : au réveil, je me rassasierai de ton visage. À travers son histoire, ses errances et sa fidélité, le peuple d’Israël exprime avec de plus en plus de force et de douceur l’espérance du royaume de Dieu que la mort ne pourra ravir.

2 Th 2, 16 – 3, 5 :

Au cœur de la seconde lettre au Thessaloniciens, Paul demande à la communauté de prier, de prier pour lui et les autres apôtres, de prier pour que le mal, sous quelque forme que ce soit, n’empêche ni la foi ni l’espérance. Le mal revêt ici un sens générique pour désigner tout ce qui s’oppose à Dieu et qui pourrait en s’accumulant nous empêcher de dire oui au Christ au jour de son retour.
Paul lui-même atteste prier pour que réconfort et espérance ne manquent jamais à la communauté. Ainsi, à plusieurs reprises dans les lettres de Paul, nous avons le témoignage fort ancien de cette prière d’intercession fraternelle et amicale, dans laquelle la foi et l’espérance des uns viennent fortifier l’action de grâces et la louange des autres, et réciproquement.

Lc 20, 27-38 :

À Jérusalem, sur l’esplanade du temple, Jésus discute avec les sadducéens, comme il le fit juste avant avec les hérodiens. La discussion porte sur l’espérance de la résurrection à laquelle les sadducéens ne croient pas. Ces hommes constituent un parti religieux pour qui le temple est le lieu même de la bénédiction que Dieu donne à son peuple. Pour eux, s’approcher de l’autel des holocaustes sur lequel brûle un feu perpétuel, revient à s’approcher du buisson-ardent, comme le fit Moïse (Ex 3). Pour eux, également, la colonne de nuée qui recouvrait le peuple dans sa marche à travers le désert, tel que cela est raconté dans l’Exode, cette colonne de nuée est identifiée à la fumée provenant du feu de l’autel des sacrifices et montant toute droite vers le ciel. Qu’espérer plus que cette bénédiction ? Aussi, sur un mode bien habituel, s’approche-t-il de Jésus pour tourner en dérision cette foi en la résurrection qui ne les intéresse aucunement.
La réponse de Jésus consiste à revenir avec délicatesse à cet épisode fondateur pour les sadducéens : le buisson-ardent où Dieu se présente à Moïse comme étant le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob. Si les trois patriarches permettent aujourd’hui de connaître le Dieu vivant et saint, c’est qu’ils sont vivants ! Cet argument semble bien technique, mais en le présentant, Jésus, ne fait rien d’autre que de souligner la communion des saints dont Paul parle dans la deuxième lecture mais que nous éprouvons également avec nos défunts ; notre prière est pour eux force à s’abandonner entre les mains de Dieu ; leur force est pour nous espérance dans laquelle ils sont vivants.