FD 57 - Mercredi 1er novembre - Toussaint A

Solennité de la Toussaint

Ap 7, 2-4. 9-14 :

Dans la grande vision qui lui est donnée de contempler, l’apôtre Jean voit la multitude de celles et ceux qui sont parvenus au trône de Dieu, et participent éternellement à la louange céleste. Chaque petit détail tente de décrire l’identité de cette foule et d’indiquer le moyen d’en faire partie.
C’est ainsi qu’il faut comprendre la mention selon laquelle ces personnes sont marquées d’un sceau sur leur front. Le livre d’Ezechiel relate de nombreuses visions, parmi lesquelles celle de la gloire de Dieu qui quitte la ville de Jérusalem (Ez 9) en raison des abominations idolâtres commises par le peuple. Pour échapper au châtiment divin, un homme est envoyé pour marquer le front de celles et ceux qui se lamentent devant un tel spectacle indigne de la sainteté de Dieu. Ils seront ainsi protégés comme le furent les Hébreux par le sang de l’agneau pascal immolé badigeonné sur les montants et linteaux de leurs demeures, afin d’être eux aussi protégés de l’extermination.
Avoir reçu le sceau sur le front est ainsi la marque de l’appartenance à Dieu. C’est une signature que Jésus porte lui-même (cf. Jn 6, 27), celle qui atteste que l’on est donné au Père par le Fils, et aux hommes par le Père.

Ps 23 :

Qui peut gravir la montagne du Seigneur et tenir en sa présence ? L’homme au cœur pur, aux mains innocentes, pour qui le prochain n’est donc pas un objet mais un maître à servir. Si le sceau est la marque du don (cf. la première lecture) celui qui le porte est donné à son prochain qu’il reçoit également comme un don.

1 Jn 3 1-3 :

La vision de l’Apocalypse ne doit pas nous effrayer, mais au contraire elle veut nous donner l’espérance de devenir saint comme Dieu seul est saint. C’est le sens de la fête que nous célébrons ce jour. C’est également ce qu’affirme l’extrait de La première lettre de Jean : Quiconque met en lui une telle espérance se rend pur et comme lui-même est pur. L’espérance de la sainteté fait déjà de nous des saints. Il s’agit d’espérer et pour nous et pour le prochain que la sainteté est à portée de main. Non que nous soyons particulièrement doués pour cela, mais parce que c’est l’œuvre de Dieu de rendre saintes ses créatures pour qu’elles puissent le louer. Comment fait-il ? Il se donne à voir progressivement à la stricte proportion de ce que nous sommes capables de contempler de lui. Ainsi, progressivement, nous sommes transformés en ce que nous découvrons de la sainteté de Dieu.

Mt 5, 1-12 :

Le message de Jésus nous invite à entrer dans l’espérance : parce que Dieu va s’occuper de chacun. Aucune situation, pas même celles qui semblent les plus éloignées du bonheur et de la sainteté, aucune situation n’est étrangère à Dieu. Par la venue de son fils Jésus, venu pleurer de nos larmes, être altéré par les injustices subies, venu servir la paix et conservant la douceur du regard en toutes circonstances, par la présence de Jésus, toutes les situations humaines peuvent devenir l’occasion de se mettre en marche pour le bonheur et la sainteté. Non pas pour son bonheur ni pour sa propre sainteté, ce n’est pas ce que fait Jésus : il ne pleure pas pour être consolé mais pour que ces larmes réelles devant la mort de Lazare (cf. Jn 11) permettent à toute personne en deuil de trouver avec lui consolation.
La charte du Royaume qu’offre ce magnifique texte des Béatitudes est tout aussi extraordinaire que paradoxal : c’est une gratuité absolue qui est offerte à tous avec l’exigence de tout faire pour que le prochain soit le destinataire de ce bonheur promis. Il ne s’agit pas de prendre sur soi en se disant que cela ira mieux demain, mais d’espérer que le prochain puisse prendre le chemin du bonheur et de la sainteté.