Trentième dimanche du temps ordinaire A
Ex 22, 20-26 :
Dans ces quelques lignes, Dieu montre sa tendresse et son souci des pauvres et des étrangers et demande à son peuple d’agir en conséquence. Après avoir exposé le décalogue (Ex 20) Le livre de l’Exode présente ce que l’on nomme le code de l’Alliance (Ex 21 – 23). Il s’agit d’un ensemble de prescriptions qui permettent de définir comment vivre l’Alliance dans le contexte de vie qui était celui d’Israël. La motivation des lois ici édictées fait mémoire de l’histoire du peuple : Vous étiez immigrés en Égypte.
Il ne s’agit pas tant d’un souvenir dont il faut tenir compte en étant gentil avec les émigrés. Mais cette mention est une définition théologique : l’histoire d’Israël montre que Dieu est celui qui se soucie des émigrés. Le peuple de Dieu ne peut donc pas ne pas faire attention aux émigrés qui sont au milieu de lui, qu’il s’agisse du commerçant de passage avec lequel on est en affaire ou de celui qui venu cherche abri auprès du peuple que Dieu bénit.
Ps 17 :
Voici quelques extraits d’un long psaume qui exprime un véritable enthousiasme devant la puissance de Dieu. Cette force que Dieu déploie ne se retourne pas contre son messie ni contre son peuple. Au contraire, elle libère, elle dégage des adversaires, elle met au large, elle ouvre l’avenir.
1 Th 1, 5c-10 :
Paul poursuit son action de grâce pour la foi des Thessaloniciens. Ils ont tenu bon dans les épreuves. Ils ont su à leur tour être missionnaires. Ils sont source de joie pour tous les croyants : tout le monde raconte en effet…
L’étonnement et la joie jaillissent de l’inattendu de leur accueil de l’Évangile. En effet, en se rendant à Thessalonique, Paul et ses compagnons avaient le projet d’annoncer que Jésus est le Messie à la communauté juive. Certains le crurent, beaucoup non ! Mais des païens qui n’attendaient ni salut ni messie se sont laissé saisir par la force et la vérité de l’Évangile, pour se détourner des idoles et servir le Dieu vivant et vrai.
Cet émerveillement devant l’œuvre inattendue de Dieu est un point de départ pour l’ensemble de la jeune Église. Elle se découvre essentiellement composée de juifs, appelée à s’ouvrir et annoncer l’Évangile aux païens. Il a fallu des débats et des discussions qui eurent lieu durant le Concile de Jérusalem.
Cette histoire montre combien l’enthousiasme de Paul en rendant grâce à Dieu pour la foi des Thessaloniciens est sincère et qu’il est prêt à en tirer toutes les conséquences.
Mt 22, 34-40 :
Cet échange fameux entre Jésus et un docteur de la loi porte sur un sujet important : dans la Loi, dans l’enseignement de Dieu, qu’est-ce qui est essentiel ? Notre fréquentation de l’Évangile nous laisse penser que la réponse de Jésus est évidente. L’amour de Dieu et l’amour du prochain sont le cœur de l’alliance ! Cela rejoint aussi une aspiration profonde : nous savons bien que si la vie ne donne pas toujours envie de vivre, l’amour donne envie de vivre et de donner la vie.
Il faut mesurer qu’il y a bien d’autres réponses possibles à la question posée à Jésus. Le sujet était débattu à l’époque et ne peut être clos. En effet, certains pensaient que la question elle-même était incongrue : choisir des versets comme plus importants que d’autres reviendrait à dire qu’il y aurait des choses sans importance dans ce que Dieu dit à son peuple ! Impensable ! D’ailleurs Jésus, en soulignant que ces deux commandements pris ensemble sont semblables et essentiels, n’écarte pas les autres commandements : il affirme que tous dépendent de ces deux-là.
Par sa mort sur la croix, acceptant d’être pendu sur le bois, Jésus montre comment tout est suspendu à l’amour de Dieu manifesté et auquel nous sommes appelés.