Trentième dimanche du temps ordinaire C.
Si 35, 15b-17 ; 20-22a :
La semaine dernière, la liturgie de la parole, surtout la lecture de l’Évangile, offrait une catéchèse sur la prière et la confiance qui lui est inhérente. Cette semaine, c’est encore de la prière que nous instruit la liturgie de ce dimanche. Cette fois-ci, elle regarde particulièrement l’humilité sans laquelle elle n’atteint pas le cœur de Dieu. Les maximes rassemblées par Ben Sira le Sage le disent clairement : la prière du pauvre traverse les nuées ! Nul besoin d’attendre les succès professionnels ou sociaux pour lancer le cri de la prière et croire que nous serons exaucés. Il suffit d’être là devant Lui en toute simplicité, comme un ami parle à son ami ; telle était en effet l’expérience de Moïse, l’homme le plus humble que la terre ait porté. (Ex 33, 11 et Nb 11, 6).
Ps 33 :
Ce psaume revient fréquemment le dimanche. Peut-être, cette fois-ci, pouvons-nous l’entendre comme venant de la bouche même du Christ qui nous appelle à recevoir sa bénédiction et à vivre sa prière filiale. Pour cela, aucune compétence particulière n’est requise : l’enseignement, la vie, la mort et la résurrection de Jésus attestent du soin que le Père est capable de prendre à l’égard de ceux qui en ont le plus besoin et n’attendent plus que lui.
2 Tim 4, 6-8. 16-18 :
Ces quelques lignes constituent sans doute le dernier paragraphe que Paul aura écrit. Quelques semaines, possiblement, avant son exécution, il livre à son ami Timothée ce qu’il éprouve face à l’imminence d’une exécution certaine : sentiment d’abandon, il est seul…
Mais il exprime également sa confiance en Dieu qui lui a donné force tout au long de son itinéraire, de sa course, comme il dit. Pour la suite, le Seigneur Jésus est présenté comme un juste juge, un juge qui est venu rendre juste avant de revenir pour juger ! Qu’y a-t-il à craindre alors ? Rien ! Le jour du Seigneur n’est plus celui d’un tribunal mais d’une rencontre attendue, espérée, préparée. Il en va ainsi pour tous ceux qui ont aimé sa manifestation. L’ultime critère de jugement, c’est d’aimer la manifestation de Dieu, telle qu’elle se révèle dans le cours de l’histoire humaine.
Il n’y a donc qu’à attendre et s’émerveiller que Dieu se soit manifesté comme il l’a fait, en envoyant son Fils nous sauver.
Lc 18, 9-14 :
Après la parabole du juge inique, entendue la semaine dernière, une autre parabole, opposant un publicain et un pharisien, nous apprend quelle juste posture il nous faut adopter pour prier Dieu en vérité. Ce serait un contresens de voir dans cette opposition le contraste entre un homme pauvre et un homme riche. Les pharisiens étaient souvent de condition humble et modeste : mais cela ne suffit pas pour prier comme il convient !
Cette parabole insiste pour dire que ce n’est pas la prière qui justifie, mais Dieu uniquement. La prière est un moment privilégié pour apprendre à ne pas faire le fier devant Dieu, en lui présentant tout ce que nous avons fait. La prière nous apprend à être simplement fier que Dieu ait porté tant de soins à notre existence humaine : Celui qui fait le fier, qu’il soit fier dans le Seigneur (1 Co 1, 31).