FD 50 - Dimanche 17 septembre 2023 - 24è dimanche TO A

Vingt-quatrième dimanche du temps ordinaire A

Si 27, 30 – 28, 7 :

Parmi les indications que donnent Ben Sira le Sage, il y a celle du pardon. Déjà, entre les II° et II° siècle avant Jésus-Christ, la sagesse d’Israël enjoignait à ne pas garder de rancune et à ne pas laisser la soif de vengeance nous envahir. En prescrivant cela, notre auteur se laisser inspirer et commente Lv 19, 18 : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Ce commandement est lui aussi précédé d’une instruction sur la nécessité de ne pas recourir à la vengeance.
Ici le texte ajoute un élément de logique et de bon sens : si l’homme ne pardonne pas, qui lui accordera le pardon de ses propres fautes ?

Ps 102 :

Ce psaume offre une belle et douce méditation sur la bonté de Dieu qu’il déploie en faveur de son peuple. Celle-ci se manifeste par le pardon qu’il offre à qui s’approche de lui. Il éloigne les péchés qui font obstacle entre lui et son peuple ; il les jette au plus loin que l’on puisse imaginer.

Rm 14, 7-9 :

C’est le dernier extrait de la lettre aux Romains que la liturgie nous donne de proclamer. Dans la suite, le texte reprend un ton proprement épistolaire. Ainsi, ce paragraphe, qui affirme une fois encore la mort et la résurrection du Messie et leurs effets sur nos existences, peut-être compris comme un projecteur qui éclaire tout le raisonnement par lequel nous sommes arrivés là.
Dans sa mort et sa résurrection, Jésus nous a acquis, comme un héritage, il nous accueille comme on reçoit des frères et sœurs. Morts ou vivants, quelle que soit notre situation, Jésus est venu nous rejoindre pour revendiquer ce lien fraternel qu’il établit avec lui et entre nous. Ce lien fraternel, c’est cela qui est juste, conforme à la volonté du Père, depuis les origines ; la vie fraternelle nous ajuste au dessein du Père. Ce lien fraternel ne se vit que dans la foi : foi envers Dieu qui espère que nous le croyons, fidélité réciproque des frères et sœurs entre eux.
Avec l’Évangile, il a bien eu une révélation (Rm 1, 16), une déchirure qui permet à la réalité présente de prendre son sens ultime.

Mt 18, 21-35 :

Cette parabole du débiteur impitoyable est la conclusion du discours de Jésus sur la vie fraternelle que Matthieu nous rapporte. Cette histoire nous invite à pardonner, sinon comment le pardon de Dieu pourrait-il faire son effet en nous ? Matthieu est particulièrement attentif à cet aspect de la vie des disciples de Jésus : Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes (Mt 6, 14-15). Ou encore dans les béatitudes : Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde (Mt 5, 7). À première lecture cette histoire illustre et confirme cet enseignement.
Elle le fait en nous mettant sous les yeux l’échec du pardon. Ce serviteur en fin de compte ne reçoit pas le pardon généreusement donné. S’il ne pardonne pas à son tour quand il en a l’occasion, c’est que la remise de dettes dont il bénéficie n’est pas comprise comme un geste de miséricorde. Il s’agit de la relation d’un homme riche (très riche !) et puissant envers un subordonné. Selon l’Évangile, le pardon ne peut se donner dans la dissymétrie. C’est pourquoi Jésus pour nous faire miséricorde et nous réconcilier avec le Père ne reste pas là-haut, il descend jusqu’au plus bas de la croix pour nous dire en face les paroles qui donnent la vie en leur faisant recouvrer la force du don.