• Première lecture : Isaïe 9, 1-6
Ce poème du livre de Isaïe fut composé, dans le cadre de la liturgie du couronnement d’un roi, alors qu’une griffe de ténèbres marque la terre d’Israël de son empreinte : année après année, les campagnes assyriennes grignotent le territoire, déjà Samarie est tombée ; qu’en sera-t-il de Jérusalem ?
Alors, Isaïe se souvient des oppressions subies par le passé et des victoires que Dieu accorda à son peuple. Le peuple de Madiane est un peuple nomade dont les nombreux rezzous ravagèrent fréquemment les cultures et les troupeaux, et firent également des prisonniers.
L’avènement d’un nouveau roi est d’abord là pour nourrir une espérance : les choses peuvent changer puisque Dieu ne nous abandonne pas. Telle est la première et la plus fondamentale mission de l’Emmanuel : donner l’espérance ; il la réalisera en étant le prince de la paix que Dieu promet.
• Psaume 95
Ce psaume est un chant de joie et de victoire. Il permet au peuple de chanter le salut que Dieu lui donne et d’exprimer la gloire que le Seigneur manifeste ainsi à toutes les nations.
Le plus singulier, et cela convient bien pour cette nuit de Noël, réside dans la participation de la création à cette joie : les arbres des forêts dansent de joie. L’avènement du prince de la paix concerne toutes les créatures qui attendent la révélation du fils de Dieu (cf. Rm 8, 22).
• Evangile : Luc 2, 1-14
Luc prend soin de marquer, dans l’espace et dans le temps, l’événement que nous célébrons cette nuit. Il donne avec précision le contexte dans lequel l’enfant Jésus est né. Comme il le fait un peu plus loin dans le récit lorsque Jean-Baptiste commence son ministère (cf. Deuxième dimanche de l’Avent) par l’énumération des souverains de l’époque ; il marque aussi l’inauguration d’une nouvelle ère dans l’histoire de l’humanité.
Luc prend également soin de bien marquer le lieu de la naissance de Jésus : Bethléem en Judée, c’est la ville de David. Qu’une telle naissance puisse avoir lieu en un tel lieu est le signe de la fidélité de Dieu (cf. Le quatrième dimanche de l’Avent). Mais Bethléem est un nom qui signifie également la maison du pain : par trois fois dans le récit (en comptant également celui de la messe de l’aurore), il est précisé que l’enfant repose dans une mangeoire. De manière allusive, Luc nous dit que Jésus est le pain de vie donné pour l’humanité. La chambre haute de la cène et le caravansérail où naquit Jésus sont désignés par le même terme. L’itinéraire de Jésus est ainsi tout tracé.
Par ces indications, Luc, de manière allusive, rend manifeste, que toute l’œuvre de Jésus va poursuivre celle qui a été promise au travers de l’histoire du roi David. Ce jeune berger fut appelé à mettre ses compétences pastorales au service d’Israël et à servir ainsi à son peuple la bénédiction que Dieu déploie avec tant de soin. Ainsi Jésus, tout au long de sa vie, n’aura d’autres préoccupations que nourrir ceux dont il a la charge, les rassurer et les conduire aux pâturages éternels.