Vingtième quatrième dimanche année C.
Ex 32, 7-11. 13-14 :
Avant que Moïse ne quitte la montagne où il a séjourné durant 40 jours et 40 nuits afin de recevoir les commandements que Dieu donne à son peuple Israël, le Seigneur avertit son prophète de la fabrication du veau d’or. Il n’a pas fallu longtemps à Israël pour se détourner des chemins de Dieu !
L’extrait que nous proclamons ce dimanche nous montre comment Moïse intercède en faveur du peuple. La colère de Dieu l’incline à vouloir se débarrasser de son peuple et à recommencer l’aventure de l’élection avec Moïse : je ferai de toi une grande nation.
Moïse négocie pied à pied avec Dieu. Quel sens cela aurait-il d’avoir fait tout cela (les plaies d’Égypte, le passage de la mer Rouge…) si c’est pour en arriver à ruiner le peuple dans le désert ? Tout le monde se moquera de Dieu ! Mais l’élément le plus fort que Moïse met en avant pour intercéder en faveur du peuple, c’est la fidélité de Dieu : le Seigneur a promis à Abraham et cette fidélité l’oblige au-delà du péché du peuple.
Ps 50 :
Pour nous associer à l'intercession de Moïse, la liturgie nous offre ce psaume de pénitence par lequel nous pouvons confesser nos péchés devant Dieu. C’est par un acte créateur renouvelé que Dieu restaurera la fidélité du pénitent.
1 Tim 1, 12-17 :
Cette Première Lettre à Timothée rassemble un ensemble de consignes que l’apôtre Paul veut léguer à son disciple. Pour commencer ce texte, qui ressemble à un testament, Paul fait mémoire de son propre itinéraire. Lui qui persécuta l’Église, lui qui maintenant est apôtre de Jésus ressuscité, est ainsi le témoin vivant de la miséricorde de Dieu à l’égard des pêcheurs. Ainsi, c’est toute la lettre qui est mise à l’aune de cette expérience.
Paul ne tire aucune fierté de la violence qu’il exerça par le passé. Il la confesse humblement afin que l’on sache que ce qu’il est devenu est bien le fruit de l’œuvre de Dieu en lui : ce n’est pas moi qui vis, Christ vit en moi (Ga 2, 20).
Lc 15, 1-31 :
Voilà trois belles paraboles qui disent de quel amour nous sommes aimés ! Luc jubile en rapportant ces histoires : il lui faut deux séries de sept verbes pour décrire l’action du père et des serviteurs envers le fils ! L’accueil du prodigue est attentionné.
Le quatrième dimanche de carême de cette année nous avons déjà proclamé cette parabole du fils prodigue. Ici, nous avons l’opportunité d’entendre ces trois paraboles à la suite ; on pourrait presque dire qu’elles n’en font qu’une seule. Elles constituent la réponse que Jésus adresse à ses opposants qui lui reprochent de manger avec les pécheurs. Notons que lors du dernier repas de Jésus, celui de l’institution de l’eucharistie, Luc prend bien soin de rapporter qu’eut lieu ce moment-là la querelle des apôtres pour savoir qui est le plus grand ! Tous les repas que Jésus prit au cours son ministère public sont des repas pris avec les pécheurs ; et chaque dimanche, au cours desquels il nous invite à sa table, les choses n’ont guère changé.
Cette attitude de Jésus est délibérée, elle fait partie de la mission que le Père lui a confiée : poser le signe de la réconciliation universelle à laquelle le royaume nous appelle et sans laquelle nous n’y participerons pas.
Il est important de regarder l’évolution numérique qu’offrent ces trois histoires. Dans la première, il y a de la joie provoquée par le retour d’un sur cent ; dans la deuxième, la joie est provoquée par un sur 10 ; dans la troisième, par un sur deux. Sûrement, nous sommes des gens bien, aussi nous nous mettons facilement dans les 99 brebis qui n’ont pas quitté le troupeau. Mais nous pouvons aussi nous trouver dans la position du fils aîné, qui finalement lui aussi est à l’écart et qui se considère comme un ouvrier de son propre père qu’il dit avoir servi pendant tant d’années !