Vingt-troisième dimanche du temps ordinaire A
Ez 33, 7-9 :
Du fond de son exil à Babylone, le prêtre Ézéchiel est chargé par le Seigneur de porter sa parole au peuple. Il doit ainsi à la fois annoncer la sainteté de Dieu ainsi que sa fidélité, mais également dénoncer l’impureté du peuple, laquelle rend impossible sa présence sous le regard du Dieu trois fois saint. Ainsi devenu prophète, Ézéchiel n’est pas chargé de dire ce qu’il pense, mais bien une parole qui le dépasse : elle vient de Dieu lui-même.
Aussi, est-il obligé par cette parole qui lui est confiée. Il est responsable devant Dieu : le méchant a-til été invité à se détourner de son chemin ? Le prophète n’est pas responsable de la réponse faite à cette parole, il est responsable de son énonciation.
Si la désobéissance à la parole de Dieu est une question de vie ou de mort, pour le prophète annoncer celle-ci est également une question de vie ou de mort.
Ps 94 :
Le psaume que nous proclamons ce dimanche est une invitation à venir en procession dans le temple pour fêter et célébrer le Seigneur. Le prêtre qui accueille le peuple interroge celui-ci à son entrée dans le sanctuaire : aujourd’hui, écouterez-vous sa parole ? Sans écoute de la parole, ni obéissance à celle-ci, il n’y a pas d’adoration du Seigneur.
Rm 13, 8-10 :
La question de savoir quel est le plus grand commandement de la Torah est présente dans le judaïsme du premier siècle ; on la retrouve dans les Évangiles. Elle est également présente dans ce texte de Paul. Selon une tradition bien attestée par ailleurs, Paul reconnaît dans le commandement de l’amour du prochain celui qui les résume tous. Non pas le plus grand mais, littéralement, celui qui les tient par la tête. En vivant l’amour du prochain, c’est obvie, il n’y a plus d’adultère, de meurtre, de vol, de convoitise. Vivre l’amour du prochain revient à récapituler toute la Torah dans une seule et unique attitude, dans un seul unique geste, celui du don de soi.
Mt 18, 15-20 :
Le chapitre 18 de l’Évangile selon Matthieu constitue un des cinq discours qui émaillent l’ensemble de ce texte. Ce discours est souvent nommé le discours ecclésial puisqu’il y présente les principes de la vie dans la communauté. Le ressort de cette fraternité est dans les derniers mots : Je suis là, au milieu d’eux. L’Emmanuel, le Dieu avec nous, est présent dans la communauté, jusqu’à la fin des temps (cf. Mt 28) agissant en elle et par elle : ce que vous demanderez en mon nom, vous l’obtiendrez de mon Père qui est aux cieux.
Auparavant, les instructions de Jésus précisent ce que nous pourrions appeler le code pénal : que fait-on quand un frère contrevient aux règles de la vie commune ? Un processus est décrit, d’une instruction en particulier à une délibération de l’assemblée (dans ce sens précis et non pas dans le sens contraire, comme la pratique de la rumeur tend à le faire !). On retrouve de semblables dispositions mises en œuvre dans certaines synagogues de cette époque.
Celui qui ne veut pas se repentir doit être traité comme un païen et un publicain. Dans l’Évangile, que fait Jésus avec ces personnes-là ? Il leur annonce la bonne nouvelle de la justice et de la miséricorde de Dieu.
Ainsi, ce qui est lié sur la terre est lié dans les cieux : les relations fraternelles que nous tissons dans nos communautés au nom de Jésus, sont appelées à être revêtues de lumière et d’éternité dans le règne de Dieu.