FD 48 - Dimanche 3 septembre 2023 - 22è dimanche TO A

Vingt-deuxième dimanche du temps ordinaire A

Jr 20, 7-9 :

Dans l’ensemble du Livre de Jérémie, nous trouvons plusieurs poèmes dans lesquels se donne à entendre un débat entre le Seigneur et son prophète. Il s’agit de textes poignants dans lesquels Jérémie se lamente du mauvais traitement que lui infligent ses contemporains en raison du message qu’il porte au nom de Dieu.
Jérémie n’a rien demandé ; ce message s’impose à lui, lui qui a été mis à part dès le sein de sa mère (Jr 1, 5) et qui goûte la joie d’une belle intimité avec la parole de Dieu. Mais ce feu dévorant ne peut pas ne pas être proclamé ?
Il faut reconnaître que le Seigneur ne l’aide pas beaucoup dans cette affaire : il n’a pas fait de lui un prophète de paix, mais un prophète qui dénonce le manque d’ardeur à vivre l’alliance et annonce une catastrophe inéluctable, si le peuple ne se convertit pas. Les malheurs qu’il subit deviennent la mise en scène annonciatrice de la catastrophe qui attend le peuple s’il ne revient pas à l’alliance.

Ps 62 :

Ce psaume est la prière de l’homme de Dieu, heureux de vivre l’intimité que permet l’alliance. C’est ce que signifie l’expression à l’ombre de tes ailes. C’est une belle métaphore qui renvoie aux ailes des chérubins déployées par-dessus l’arche d’alliance pour la couvrir, signe de la protection que Dieu accorde à l’alliance et à ceux qui veulent en vivre.

Rm 12, 1-2 :

La Lettre aux Romains affirme avec force que ce ne sont pas les œuvres de la loi qui procurent le salut et la vie mais la justice et la fidélité de Dieu accueillies par la foi. Dès lors, quel est le culte qui convient à Dieu ? La fin de la lettre (Rm 12 – 15) va démontrer la thèse énoncée dans les versets que nous proclamons ce dimanche : le culte qui convient consiste en une offrande de soi à l’Esprit pour qu’il opère dans le baptisé cette transformation qui nous fera devenir pleinement à l’image du Fils (cf. deuxième lecture du 17° dimanche, Rm 8, 29). Pour Paul, cette transformation concerne en premier lieu notre intelligence et notre façon de penser.
Il est nécessaire que l’Évangile transforme notre regard sur le monde, sur nous-mêmes, sur notre prochain. C’est une juste compréhension des choses qui permet de prendre les bonnes décisions au moment qui convient. Il s’agit alors bien d’une affaire de compréhension, au sens étymologique du terme : comment prendre avec soi notre prochain pour tenir avec lui sous le regard du Père ? L’accès au royaume de Dieu n’est pas une affaire d’intelligence, il est donné aux tout-petits ; pourtant, la foi sollicite la pleine intelligence de chacun, selon sa propre mesure.

Mt 16, 21-27 :

Après la profession de foi de Pierre que nous proclamions dimanche dernier, Jésus annonce qu’il lui faut être livré aux mains des hommes et que le troisième jour il sera relevé. La suite de l’Évangile selon Mathieu veut faire entrer plus avant dans cette nécessité. Pour l’instant, Pierre, comme le lecteur, refuse tout net cette perspective.
Il n’est possible de s’approprier les propos de Jésus qu’en se mettant à sa suite. C’est en mettant nos pas dans les pas de Jésus, portant sa croix avec lui que nous éprouverons la liberté avec laquelle il fait la volonté du Père en se laissant livrer aux mains des hommes. Ainsi, renoncer à soi-même, revient à renoncer à sa propre manière de voir le monde (cf. deuxième lecture) pour le regarder tel que Jésus le regarde en prenant la décision de monter à Jérusalem, sachant parfaitement ce qui va lui arriver.