Vingt deuxième dimanche année C.
Si 3, 17-18. 20. 28-29 :
Le Livre du Siracide (ou de Ben Sirac ou encore l’Ecclésiastique) n’est pas le plus enthousiasmant ! Cinquante et un chapitres de proverbes et de conseils moraux, c'est long !
L'objectif de notre auteur est de faire connaître aux nations environnantes la sagesse qu’Israël reçut en héritage par la bénédiction de l'alliance. Pourtant, cet ouvrage du deuxième siècle avant Jésus-Christ nous est fort précieux pour comprendre le judaïsme de cette époque.
Dans ce court paragraphe, les conseils du sage invitent à la prudence mais surtout à l'humilité. Quand on est d’humble condition, notre vie dépend de plus grands que nous, c'est-à-dire du roi ; si l'on est soi-même un grand de ce monde, notre vie dépend… de Dieu. Quelle que soit notre position sociale, l’écoute des maximes de sagesse est la seule solution pour trouver la juste attitude devant chacun.
Ps 67 :
Ce psaume nous raconte une longue procession liturgique du peuple de Dieu entrant dans le temple de Jérusalem. À sa façon exubérante, il s'appuie sur un événement relaté par l’historien Flavius : le roi d’Égypte libéra quelque 12 000 esclaves juifs et leur permit de rentrer à Jérusalem. Ainsi, le peuple de Dieu put revivre les merveilles de l’Exode en se rappelant que les bienfaits de Dieu sont accordés d’abord aux plus petits, aux orphelins, aux veuves, aux captifs.
Hb 12, 18-19. 22-24a :
L'auteur de la Lettre aux Hébreux poursuit son exhortation afin que la communauté chrétienne retrouve le goût, l'ardeur et la régularité à célébrer le dimanche.
Dans le paragraphe que nous proclamons ce dimanche, il décrit la grandeur de ce qui se produit au cours de la célébration eucharistique. Il s'appuie sur un raisonnement connu à l’époque qui considère que les événements de l'histoire de l'alliance vont en progressant vers des choses toujours plus extraordinaires.
Qu'y a-t-il de mieux en effet, que de pouvoir vivre déjà, dans nos humbles assemblées dominicales, la communion des saints avec Jésus ? Autour de l’autel, sont présents tous ceux qui l’entourent actuellement autour du trône céleste, pour rendre gloire au Père : les anges, mais surtout tous nos frères aînés qui nous ont précédés dans la foi et l’espérance.
Lc 14, 1. 7-14 :
Au cours du repas chez un pharisien, après avoir fait un miracle bien que l'on soit le jour du sabbat, Jésus regarde la manière dont chacun se comporte. Ses remarques ne constituent pas pour autant pas une leçon de savoir-vivre ; nous ne lisons pas l’Évangile pour savoir respecter les convenances afin de répondre avec courtoisie à une invitation mondaine !
La remarque de Jésus s’inscrit dans la conviction pharisienne selon laquelle le repas quotidien initie à l’inauguration du règne de Dieu. Aussi, si nous avons pour pratique ordinaire de nous comporter selon ce spectacle accablant, du coup, par la force de l’habitude, il est à craindre que nous agissions ainsi pour accéder au banquet du Royaume. S’il en est ainsi, alors nous n’aurons jamais la joie de nous laisser inviter par le Père.
De manière indirecte, les propos de Jésus nous aident à le contempler dans sa passion et dans sa résurrection où il prit la dernière place, laissant le Père le conduire à sa droite où il est assis et intercède pour nous.
Ici, la valeur de l’humilité, présentée dans la première lecture, prend toute sa place. Elle n’est pas une dépréciation de soi, une fausse modestie. Elle est la reconnaissance que notre juste place ne peut se recevoir que comme un cadeau gratuit, comme un don, comme une grâce venant du Père.