FD 42 - Dimanche 31 juillet 2022 - Dix-huitème dimanche TO C

Dix-huitième dimanche année C.

Qo 1, 2 – 2, 2-23 :

Vanité des vanités, tout est vanité ! Cette phrase devenue proverbiale introduit et jalonne le livre de Qohelet qui prend du coup une teneur pessimiste. Il est vrai que ce livre s’interroge avec gravité sur le sens de l’existence. Certains passages sont de toute beauté et d’une poésie remarquable.
Pourtant Qohelet aime la vie, même si les morceaux choisis pour la liturgie de ce dimanche ne le laissent guère présager ; la question qu’il se pose ici invite à chercher le goût de vivre dans le don de Dieu et non pas dans la réussite apparente de la vie, laquelle ne donne que des satisfactions éphémères. Ainsi, notre livre se tient sur une ligne de crête : aimer la vie pour elle-même, mais aussi et surtout parce qu’elle est un don de Dieu et donc qu’elle nous vient d’ailleurs.

Psaume 89 :

Ce psaume nous offre une prière qui répond fort bien à l’attente de la première lecture : apprends-nous la vraie mesure de nos jours. C’est dans l’apprentissage de la mesure de chaque jour, qu’il soit fait de joie ou de peine, que nous pourrons être rassasiés chaque matin de la fidélité de Dieu qui ouvre cette journée devant nous.

Col 3, 1-5. 9-11 :

Paul poursuit la catéchèse sur le baptême entamée lors de la deuxième lecture proclamée dimanche dernier. Avec le baptême, nous a-t-il été dit, nous avons été mis au tombeau avec le Christ (Col 2, 13). Vivre le baptême consiste donc à faire mourir chaque jour ce qui n’est pas la vie avec le Christ, or ce qui n’est pas la vie avec le Christ n’est pas une vie. Ce paragraphe livre la structure profonde de la vie du baptisé :
- Puisque nous sommes morts avec le Christ… faisons mourir « le vieil homme avec ses agissements »,
- Puisque nous sommes ressuscités avec le Christ… revêtons l’homme nouveau. Aussi le baptême n’est-il pas seulement un événement passé de notre vie ; il est à vivre chaque jour. Il conviendrait mieux de dire que nous sommes baptisés depuis tel jour plutôt que de dire : nous avons été baptisés tel jour.

Lc 12, 13-21 :

Au cours des pérégrinations et de l’enseignement de Jésus, deux frères viennent lui poser une question concrète, celle du partage de leur héritage et Jésus refuse de répondre à cette demande. Son enseignement n’est pas là pour résoudre nos problèmes aussi importants soient-ils, mais pour donner l’horizon à ne jamais perdre de vue afin de prendre nos décisions, librement et en toute responsabilité.
Comme toujours, l’horizon que déploie Jésus sous nos yeux est celui de l’avènement du Règne de Dieu ; plus précisément, de l’urgence de ce Règne. Cela, et cela seulement, doit inspirer et dicter nos comportements et nos décisions. Selon le terme de cette parabole, il y a une folie à ne pas savoir décider de sa vie face aux exigences de l’urgence du Règne de Dieu.
Ce que Jésus est venu réveiller en conscience, c’est cela même pourquoi plus tard, ce sera trop tard. On ne peut pas répondre à la proposition d’un amour à vivre en reportant notre réponse à plus tard ; si tel est le cas, cela revient à le refuser. Si nous acceptons la proposition du règne de Dieu, alors il n’y a rien de plus urgent dans notre existence que de vivre toutes nos relations familiales, amicales, professionnelles, en rapport avec ce Règne qui vient et que Jésus annonce et inaugure.
Ce texte est le point de départ d’un ensemble de paroles de Jésus que Luc rassemble, et qui vont donner un enseignement sur la richesse et les biens que nous possédons, afin de nous apprendre à en disposer dans cette urgence du Règne.