Dix-septième dimanche du temps ordinaire A
1 R 3, 5. 7-12 :
Après quelques péripéties, le jeune Salomon succède à son vieux père David sur le trône à Jérusalem. Le voilà donc maintenant à la tête du royaume que son père a su rassembler. Ce qui fait la vie et la force de ce royaume, c’est l’alliance avec le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Ainsi, être roi à Jérusalem exige de servir cette alliance, et ne pas faire comme les rois des nations païennes en l’accaparant pour leur propre personne. En Israël, il n’y a qu’un seul roi : Dieu !
C’est pourquoi, au début de son règne, Salomon s’approche de Dieu pour lui demander la sagesse, c’est-à-dire la compétence qui va lui permettre de bien gouverner le peuple pour qu’il reçoive la bénédiction de l’alliance. Il ne demande pas le succès de son règne, succès qui peut s’évaluer à l’aune de la richesse et de la puissance ; il demande l’humble sagesse qui permet d’agir avec justice : donner à chacun la part et la place qui lui reviennent.
Émerveillé de cette si juste demande, Dieu accède à cette requête et donne bien plus encore. C’est toujours dans la surabondance que Dieu bénit son peuple en commençant par son Messie, celui qui règne à Jérusalem.
Ps 118 :
Ce psaume est le plus long de toute la Bible ! Il décline pendant 22 strophes de huit vers chacune toutes les manières possibles et imaginables d’être attaché à la loi du Seigneur, à ses commandements et à ses promesses. C’est un scribe enthousiaste qui écrit, car, pour lui, les volontés de Dieu sont plus que l’or le plus précieux. Cette attitude est une autre manière de demander la sagesse, comme le fit Salomon.
Rm 8, 28-30 :
La semaine dernière, dans la deuxième lecture de la Lettre aux Romains, Paul nous entretenait de la prière : il nous dit maintenant quels en sont les fruits. L’Esprit transforme celui qui s’expose à sa puissance par la prière. Trois termes expriment cela : être configuré, image et fils. Sans être rigoureusement synonymes, ces termes se chevauchent.
Dans la langue de Paul, être configuré veut dire recevoir une nouvelle condition, un nouveau statut (cf. Ph 2, 6 : Lui était de condition divine). Mais cela signifie également être transfiguré, c’est-à-dire, littéralement laisser passer à travers soi une autre figure, une autre image, celle que le Fils porte et révèle et que par le don de l’Esprit, il permet de devenir.
Cette transformation se fait par étapes : avant d’être conduits à cette gloire, il faut accepter d’être justifiés, de recevoir notre juste place devant Dieu. Pour cela, il faut entendre l’appel de Dieu à la vie filiale et fraternelle, cette vie qu’il a toujours envisagée pour nous. Nous sommes libres de nous laisser grandir jusqu’à la pleine stature avec laquelle Dieu nous a toujours vus.
Mt 13, 44-52 :
Cet évangile est la conclusion du discours de Jésus en paraboles, telles que Matthieu les rassemble. La première de celles que nous proclamons ce dimanche invite à prendre une décision face au royaume de Dieu. Il n’est pas sûr que cette histoire de trésor caché dans le champ décrive un comportement des plus recommandables, mais elle nous interroge. Sommes-nous prêts à tout pour entrer dans ce Royaume ? Ou, selon la deuxième parabole, considérons-nous vraiment que le règne de Dieu est de grande valeur ?
La lecture des paraboles est un travail patient qui cherche dans ces petites histoires le secret du royaume. Et ce n’est pas toujours évident à première lecture ! De plus, Jésus n’a pas peur de nous provoquer avec elles : pensons à la parabole du gérant malhonnête (Lc 16) ! Toujours, l’ultime ressort de ces histoires est qu’elles nous parlent de Jésus. Ainsi, dans celles que nous entendons ce dimanche, pour Jésus, nous valons chacun plus que toutes les perles du monde et c’est pour nous acquérir qu’il renonce à tout, jusqu’à la mort sur la croix.
Ces paraboles ne sont pas un enseignement sur la manière de gérer nos biens et de faire du commerce, elles interrogent notre regard sur Dieu et sur nos frères. Sont-ils chacun unique à nos yeux ?