16° dimanche du temps ordinaire année C
Gn 18, 1-10 :
Ce texte nous raconte l'hospitalité d'Abraham au cœur de laquelle il reçoit la bénédiction par l'annonce de la naissance d'un fils alors que lui et son épouse, stérile, sont bien trop âgés pour vivre une telle aventure. L'accueil du voyageur est une exigence particulièrement forte dans le monde semi nomade du patriarche.
Avec minutie, le texte décrit des gestes par lesquels s'exerce l'hospitalité d'Abraham et de Sara. Ici, c'est le Seigneur en personne qui vient avec ses deux anges pour rencontrer son ami et parler avec lui. Au cœur de l’exigence morale, la vie d'Abraham et de Sara est bouleversée : c'est le Seigneur lui-même qu'ils accueillent et qui leur accorde sa bénédiction.
Ps 14 :
Qui peut tenir en présence de Dieu ? Ce psaume est sûrement un texte liturgique, chanté au Temple, exprimant les conditions de l'accès à la présence de Dieu. L'image de la tente fait le lien avec la première lecture de ce dimanche.
Pour se disposer à séjourner sous le regard de Dieu, rien de bien compliqué ! Pour prolonger la simplicité de l'hospitalité d'Abraham, le peuple de Dieu est maintenant invité à considérer l'autre comme une personne que l'on ne manipule pas, ni par l’argent, ni par la parole, ni par aucune forme d’abus.
Col 1, 24-28 :
Paul donne sens aux épreuves qu'il traverse : il l’accepte pour l'Église. Souvent le texte est mal compris, il manquerait quelque chose aux souffrances du Christ ! Absolument pas ! Par la mort et la résurrection de Jésus, Dieu nous a tout donné, le Fils est allé jusqu'au bout du don de soi : en se donnant lui-même, il a tout donné. Pour Paul, il s'agit d'accueillir en lui ce que le Christ accomplit pour tous ; il veut que le Christ vive en lui (cf. Ga 2, 20). La traduction ici adoptée insiste bien, avec raison, pour dire que Paul accepte cette vie du Christ en lui, dans son existence de chair, afin que les souffrances du Christ soit rendues visibles à tous pour que l’Église puisse grandir.
Lc 10, 28-42 :
Ce récit évangélique nous rapporte une soirée de Jésus chez des amies. En effet, Marthe et Marie avec leur frère Lazard sont des amies de Jésus résidant à Béthanie chez lesquels Jésus s’arrête après une journée de prédication dans le temple à Jérusalem. De Jérusalem à Béthanie il y a, selon l’Évangile selon Saint-Jean, une demi-heure de marche. Ils marchaient vite à l’époque…
Une soirée de pause et d’amitié, qui fond les bonheurs de l’existence humaine et au cœur de laquelle Marthe et Marie sont files d’Abraham et Sarah, vivant pleinement la bénédiction fruit de l’hospitalité. Marthe et Marie sont deux sœurs qui aiment donc Jésus pareillement mais une est inquiète, Marthe ; peut-être un peu agacée également de voir que sa sœur ne participe pas au geste de l’hospitalité. La réponse de Jésus ne doit pas nous faire penser qu’il manifesterait quelques mépris à l’égard de l’humble service de Marthe, bien au contraire si à ses yeux Marie a la meilleure part, ce n’est pas parce qu’elle est assise ; c’est parce qu’assise, et donc écoutant la parole de Jésus, elle n’est pas inquiète : elle se sait être aimée. Ce que Jesus propose à Marthe, ce n’est pas de cesser le service c’est le prendre les moyens avec le service pour se savoir aimée telle qu’elle est, telle qu’elle aime.
Ce texte n’oppose pas l’action et la prière. Il articule action et prière et montre comment l’une et l’autre permettre de devenir pleinement disciple du Seigneur Jésus.