Quatrième dimanche de l’Avent A
Is 7, 10-16 :
Ce dialogue entre le roi et le prophète Isaïe, eut lieu alors la ville de Jérusalem était sur le point d’être assiégée ; la dynastie royale était elle-même chancelante. Par l’intermédiaire de son prophète, Dieu propose au roi de lui donner un signe selon lequel lui, le Seigneur, restera fidèle aux promesses qu’il a faites : il protégera la descendance de David, ainsi que Jérusalem, la ville qu’il a choisie pour y faire demeurer son Nom et ainsi tout le peuple d’Israël. Malgré le refus du roi, un signe va être donné : l’épouse du roi est enceinte. Ce fils à naître est le signe que Dieu n’est pas fatigué de voir des descendants de David installés sur le trône, ni lassé de voir son peuple vivre en sa présence.
Lorsqu’un enfant naît, nous avons le signe comme quoi Dieu n’est pas encore lassé de voir l’humanité grandir ; l’annonce du fils de la vierge est le signe selon lequel Dieu ne sera jamais fatigué de voir des hommes et des femmes grandir et vivre sous son regard.
Ps 23 :
Ce psaume était chanté dans le temple : il est le cri de joie du peuple qui se sait accueilli en présence de Dieu. Il n’en oublie pas pour autant les exigences de sainteté : cœur et mains pures par l’absence de toute idolâtrie. Mais cette joie de chercher Dieu et de le trouver, nul ne peut la lui ravir, puisqu’elle est pareillement la joie de Dieu.
Rm 1, 1-7 :
Cette ouverture de la lettre aux Romains comporte une profession de foi affirmant Jésus descendant de David selon la chair et Fils de Dieu selon l’Esprit. En faisant ainsi, Paul procède de manière inhabituelle. En effet, il écrit à une communauté qu’il ne connaît pas et il lui semble donc opportun au moment de commencer cette longue présentation de l’Évangile, puissance de Dieu pour le salut de celui qui croit (Rm 1, 16-17), de formuler une profession de foi partagée entre lui et son lecteur.
Ces quelques lignes concernant Jésus disent déjà tout de ce que nous appelons aujourd’hui sa double nature (Jésus vrai Dieu et vrai homme) mais elles affirment également que la venue de Jésus est le fruit d’une promesse contenue dans les Écritures. Cela aussi est constitutif de la bonne nouvelle : la venue du Messie parmi les hommes n’est pas une solution de dernière minute pour sauver l’alliance. Lorsque Dieu envoie son Fils, c’est une décision mûrie pour réaliser sa fidélité ; sa fidélité à l’égard de ses promesses, mais surtout à l’égard de la vie qu’il nous donne et qui est en elle-même promesse de vie éternelle.
Mt 1, 18-24 :
Ce récit de l’annonce de la naissance de Jésus à Joseph veut montrer, comme la première et deuxième lecture, que la venue du fils de Dieu parmi les hommes accomplit un projet de longue date : dans cet Évangile les réminiscences des prophéties anciennes sont nombreuses.
Il est également important de voir que Joseph est le premier personnage qui ouvre le récit de tout le Nouveau Testament : il est présenté comme un homme juste, non pas saint ou sage, mais juste ; de même, la première phrase de Jésus dans l’Évangile selon Matthieu concerne également la justice qu’il faut accomplir (cf. Mt 3, 15). Comment cette justice se manifeste-t-elle dans ce récit ?
Pour le bien comprendre, il faut accepter que Joseph a cru la vierge Marie. Il accepte ce qu’elle lui a dit et reconnaît qu’elle a bien conçu sous l’action de l’Esprit Saint. S’il veut la répudier, c’est parce que justement, croyant Marie, il considère n’avoir plus sa place à ses côtés ; dans sa justice, il se retire ne voulant pas usurper ce qui ne lui revient pas. C’est ici que Dieu intervient par l’entremise de son ange pour donner à Joseph sa juste place : il reçoit la mission de donner à Jesus son nom et tout ce que cela signifie : une place dans la vie des hommes, une protection…
Joseph est un homme juste parce qu’il croit ce qui lui a été dit de la part de Dieu et qu’en obéissant il trouve sa juste place dans l’éternel dessein de l’alliance.