15° dimanche du temps ordinaire année C
Dt 30, 10-14 :
Ce poème du Deutéronome est relativement connu et particulièrement apprécié par ceux qui aiment lire la Bible : ce texte nous dit avec force et étonnement la proximité de Dieu lui-même, par le simple fait qu’il nous parle. Nous pouvons faire ce que Dieu nous demande, nous pouvons être à son écoute, nous pouvons répondre à sa volonté, rien de tout cela ne nous est inaccessible, puisque Dieu nous parle ! Ainsi, pour le livre du Deutéronome, la loi est une bénédiction, et cela pour deux raisons :
• mettre la loi en pratique, faire ce que Dieu commande, ouvre la voie de la vie et du bonheur. Dieu veut notre bien et son enseignement est donc une bénédiction.
• mais plus encore, ce passage en témoigne, le simple fait que Dieu nous parle est une bénédiction ; ce fait signifie qu'il s'intéresse à nous et qu’il se rend accessible. Cela, n'est-ce pas extraordinaire ? Qui est grand comme Dieu pour pouvoir parler ainsi à sa créature ?
Ps 68 :
Ce psaume est la prière d'un homme humilié, qui attend que le salut de Dieu le relève et le redresse. Mais au fond, la seule chose qu'il demande, puisque Dieu le relèvera par sa parole, la seule chose qu'il demande donc, c'est que Dieu lui parle. Si son Seigneur s'adresse à lui, alors il recouvrera sa dignité et pourra témoigner de la sainteté de Dieu.
Ps 16B :
Ce psaume est une hymne à la loi de Dieu ; il nous permet ainsi facilement de répondre à l’enthousiasme de la première lecture. Avec conviction, son auteur affirme que la pratique des commandements procure vie, sagesse, joie, bonheur… Mais plus encore elle nous transforme : elle clarifie le regard. Faire ce que Dieu nous demande en ce monde, nous permet de participer déjà à sa lumière et de comprendre le monde selon le regard que Dieu lui porte.
Col 1, 15-20 :
Ce texte que nous proclamons pour la deuxième lecture est une hymne qui met en avant le Christ premier-né, premier-né d'entre les morts et de toutes créatures. À l'origine, ce texte a pu être chanté dans les communautés dès le Ier siècle, et il est possible que Paul l’ait inséré dans sa lettre. La Lettre aux Colossiens affirme avec force la place centrale que le Christ occupe dans la vie de tous les baptisés, et cette hymne y contribue grandement.
Très souvent, dans les lettres de Paul, nous voyons cette expression selon laquelle nous sommes « en Christ ». Ce texte en donne une définition : être en Christ signifie être par lui mais aussi pour lui.
Lc 10, 25-37 :
Cet épisode de l’Évangile selon saint Luc nous offre un dialogue entre Jésus et un docteur de la loi afin de savoir ce qu'il y a d'essentiel dans la parole de Dieu. Avec eux, nous consentons facilement à reconnaître que l'amour de Dieu et l'amour du prochain donnent sens à toute existence. En effet, si la vie ne nous donne pas toujours envie d'aimer, l'amour quant à lui donne envie de vivre et de faire vivre, jusqu’à donner sa vie. On sait jusqu’où ce mouvement conduisit Jésus. Ce passage est justement situé lors de cette montée de Jésus à Jérusalem que Luc raconte minutieusement pour faire entrevoir les raisons pour lesquelles Jésus livra sa vie aux mains des hommes.
Pour nous aider à le suivre, Jésus raconte cette parabole que nous connaissons bien, celle du bon Samaritain. Il est habituel, encore aujourd'hui, lorsque nous racontons une histoire, de mettre en scène trois personnages qui se suivent ; le troisième, par comparaison, met en avant le cœur du propos. Au temps de Jésus, il était habituel de raconter une histoire avec trois personnages : le prêtre, le lévite, et l’Israélite, homme du peuple. En échangeant ce dernier personnage par un Samaritain, Jésus fait de sa parabole une histoire antinationaliste : son auditoire a dû être surpris ! C'est le Samaritain, celui qui est rejeté, qui a su se faire proche et vivre ainsi les commandements de Dieu.
Dans la tradition chrétienne, depuis Saint Irénée, Jésus est une figure du bon Samaritain : celui qui nous porte et nous confie à cette auberge qu’est l’Église. Mais on peut voir aussi la figure de Jésus à travers cet homme blessé, sur la route, qui nous appelle à nous faire proche ; c’est ainsi que Jésus nous aime.