14° dimanche du temps ordinaire année C.
Is 66, 10-14 :
Ce poème, qui vient à la fin du livre d’Isaïe, exprime avec enthousiasme une promesse de bonheur et de paix pour Jérusalem, la ville que Dieu a choisie pour y faire demeurer son Nom. Rédigé sur près de quatre siècles, le livre d’Isaïe trouve justement son unité dans la conviction de la fidélité de Dieu à l’égard de Jérusalem. Ainsi, à la fin du livre, un dernier texte rédigé invite le lecteur à se réjouir de la paix de Jérusalem. La paix est un don particulier parmi tous les dons de Dieu : elle en est le couronnement. Par la paix, il est possible de reconnaître que les dons de Dieu viennent bel et bien de sa main. Jérusalem, dont l’étymologie signifie ville de la paix, Jérusalem est la ville où les dons de Dieu sont reconnus pour ce qu'ils sont : les fruits d'une histoire d'alliance entre Dieu et son peuple.
Ps 65 :
Ce psaume exprime la louange de celles et ceux qui viennent à Jérusalem. Le peuple de Dieu témoigne par la louange de ce que le Seigneur a fait pour lui. Il appelle, par cette même louange, toutes les nations à venir le rejoindre à Jérusalem : ce que Dieu fait pour son peuple est offert aussi à toutes les nations.
Ga 6, 14-18 :
La deuxième lecture nous fait entendre la conclusion de la Lettre aux Galates. Paul y affirme que, dans son corps, il porte les marques des souffrances de Jésus. Littéralement, il porte les stigmates de Jésus. Ce terme désigne, à l’époque, la marque qu'un maître met sur le corps d'un esclave qui lui appartient pour justement signifier cette appartenance. Par la suite, ce terme désigna l’expérience mystique que vécut François d’Assise, par exemple, portant en son corps les 5 marques de la passion de Jésus. En écrivant cela, Paul relit son histoire personnelle, les échecs et les coups qu'il subit (flagellation, lapidation etc. Cf. 2 Co 11, 23). Il en porte les cicatrices et considère celles-ci comme la marque de son appartenance au Christ, son Seigneur.
En lui, par la force du Ressuscité, se manifeste déjà la puissance de la création nouvelle qui seule doit compter aux yeux des baptisés, eux qui sont arrachés au mal du monde présent (cf. Ga 1, 4).
Lc 10, 1-12. 17-20 :
Jésus envoie ses disciples en mission et leur donne les consignes, comme le ferait n'importe qui à l’égard de ses collaborateurs.
La première consigne est de prier pour que d'autres ouvriers viennent se joindre à ce travail. En commençant par cette demande, Jésus manifeste à ses disciples qu'il n'est pas possible d'annoncer le règne de Dieu sans vivre d'ores et déjà la communion à laquelle nous sommes appelés.
La deuxième consigne regarde la sobriété des moyens nécessaires à la mission. L’Évangile est une force qui rejoint le cœur de qui veut l'entendre et c'est dans la simplicité, la pauvreté, de celui qui l’annonce que sa puissance se déploie le plus manifestement.
La troisième consigne invite à vivre un moment de paix et d’échange, simple et fraternel, au cours d!un sobre repas partagé dans l'attente du règne.
La quatrième et dernière consigne est peut-être la plus évidente : faire du bien.
Tout cela doit être vécu comme une expérience du règne qui vient, et il s'agit d’aller dans les villes et localités où Jésus lui-même doit se rendre. Non pas que Jésus envisage de repasser derrière les disciples, mais toute la mission est une préparation du retour du Seigneur qui viendra dans la gloire.