Treizième dimanche du temps ordinaire A
2 R 4, 8-11 ; 14-16a :
La présence d’un homme de Dieu au milieu du peuple est une bénédiction. Ainsi, cet épisode de la vie du prophète Élisée nous présente l’accueil qu’il reçoit d’une famille et la promesse d’une naissance à venir, inattendue, signe de bénédiction divine. Cet épisode est à inscrire dans le cycle des récits qui composent la geste des prophètes Élie et de son disciple Élisée : on découvre alors, et cette histoire en est un exemple, que ce que le grand prophète Élie put accomplir se réalise pareillement par l’intermédiaire de son disciple : à travers ces personnages, les prophètes, c’est bien la puissance de Dieu qui se déploie avec fidélité au long de l’histoire d’Israël.
Dans l’ensemble des Livres des Rois, ces derniers sont toujours présentés, à quelques exceptions près, comme infidèles et impies, pour ne pas dire plus. C’est à cause d’eux que l’alliance se délita à travers les années et aboutit à la catastrophe de la prise de Jérusalem et de la destruction du temple par Nabuchodonosor (-587). Au milieu de cette étrange histoire nationale, bien loin des éloges habituels à ce genre littéraire, l’auteur insère quelques récits de la vie des prophètes, ces hommes de Dieu, qui vivent de la fidélité au Seigneur, écoutent et annoncent sa parole.
Ps 88 :
La première lecture nous a montré comment se déploie la fidélité de Dieu à son peuple, par la présence de ces hommes de Dieu, les prophètes. Le psaume nous aide à chanter cette fidélité, plus stable que les cieux, c’est-à-dire plus décidée que jamais, à se déployer dans l’histoire des hommes : telles sont la force et la puissance de l’engagement de Dieu pour bénir les êtres humains.
Rm 6, 3-4 ; 9-11 :
Au cœur du développement de la Lettre aux Romains, il y a cette importante instruction sur le baptême. Son objectif est de montrer que, par le baptême reçu, le croyant a véritablement changé de statut : il est mort au péché, et vivant pour Dieu. Le propos peut sembler paradoxal dans la mesure où les croyants continuent de commettre des péchés. Sauf erreur…
Ainsi, bien qu’ils puissent commettre ce genre d’action, ce ne sont pas leurs offenses ni leurs désobéissances à l’égard de Dieu qui décident de leur situation devant le Père. Ils ne sont plus sous l’empire du péché mais de la grâce. La mort au péché est une situation eschatologique, qui concerne le temps de la fin. Au jour du jugement, les péchés commis ne seront d’aucun poids pour décider de notre accès au Père. Seule la fidélité à sa parole décidera de ce que le Père fera : il a dit par le baptême que nous sommes ses fils et ses filles. Le péché ne fera pas obstacle à sa fidélité ; rien ne nous séparera de l’amour du Christ et des bienfaits qu’il nous octroie.
Mt 10, 37-42 :
Cet Évangile poursuit l’instruction que Jésus donne en envoyant les Douze en mission. La semaine dernière, nous entendions qu’il leur annonçait les persécutions. Cette semaine, il poursuit en appelant ses disciples à la radicalité de leur engagement. Radicalité, c’est un mot qui fait difficulté aujourd’hui. Il signifie étymologiquement l’attachement à la racine. Dans la mission qui leur est confiée, face aux oppositions rencontrées, les disciples de Jésus apprennent que la racine de toutes les amours humaines se trouve dans l’amour du Christ, dans l’amour qu’il porte à chacun et que nous tentons de lui porter en retour. Cette priorité est donc une antériorité qu’il faut apprendre à découvrir. Au terme, il est alors possible que nos humbles amours humaines aiment à se blottir dans les simples gestes de la vie, de l’amitié et de la fraternité : le partage d’un verre d’eau.