FD 35 - Dimanche 12 juin 2022 -Trinité C

Trinité Année C

Pr 8, 22-31 :

C’est la Sagesse qui parle et qui appelle « les fils des hommes », c’est-à-dire les humains, à venir à sa rencontre. Pour cela, elle évoque ses titres : son antériorité (avant que…) et ce qu’elle a fait (j’étais là quand il fit…). Elle se tient ainsi entre Dieu et les hommes, donnant à toute chose son équilibre et sa place dans le vaste dessein de Dieu.
Ce poème médite sur la Sagesse divine, c’est-à-dire le savoir-faire de Dieu avec lequel il façonne sa création comme un artisan. Dieu est expert en création ! Il sait le tour de main, le tour de mot, le tour de cœur qui convient pour que sa créature humaine, faite de chair et de sang, puisse s’avancer jusqu’à lui le Dieu trois fois saint.

Ps 8 :

Où reconnaître la Sagesse divine ? Dans la place que l’être humain occupe dans la création. Placé un peu en dessous d’un dieu, il n’en est pas moins le centre du projet de Dieu, la créature avec laquelle il parle. Il faut faire attention à l’image de soumission qui se dégage de ce poème : si Dieu met toutes choses sous les pieds de l’homme, ce n’est pas pour qu’il foule aux pieds et détruise ce dont il est le gardien.

Rm 5, 1-5 :

Le point de départ de notre foi est un émerveillement devant ce que Dieu a fait pour nous : « Nous avons accès à cette grâce… ». Ce que Dieu a fait en envoyant son Fils correspond à ce savoir-faire, à cette sagesse que déjà entrevoyaient les sages en Israël. C’est sur eux que Paul s’appuie dans chacune de ses lettres pour dire qui est ce Christ que Dieu a identifié pour nous à la Sagesse (cf. 1 Co 1, 30). La foi au Christ auquel nous sommes ajustés avec un tel savoir-faire, celui de la croix, invite à l’espérance ; une œuvre ainsi commencée ne peut s’achever avant son terme. Une telle expérience est source d’espérance, une espérance qui ne trompe pas.
C’est cela que Paul identifie à l’expérience de l’Esprit, lequel est l’amour de Dieu, c’est-à-dire l’amour que Dieu nous porte et celui que maintenant nous pouvons lui rendre.

Jn 16, 12-15 :

L’Esprit de vérité. Voilà comment Jésus nomme celui qui l’unit à son Père et qu’il donne à ses disciples pour qu’ils soient eux aussi unis au Père. La vérité n’est pas ce qui s’oppose à l’erreur mais au mensonge. L’Esprit de vérité est celui qui nous établit, nous pose dans la vérité de notre existence contre tous les mensonges qui nous disent que nous n’en valons pas la peine.
La vérité, c’est Jésus lui-même qui donne sa vie pour nous parce que nous lui sommes donnés par le Père. La vérité, c’est Jésus, parce qu’il est l’exacte mesure de l’existence donnée et reçue, les deux simultanément.
L’Esprit de vérité, c’est l’Esprit de Jésus qui poursuit son œuvre en nous et dans le monde et faire taire, par le mémorial de ses paroles, tous les mensonges qui affirment que l’être humain ne peut pas vivre en communion avec le Dieu trois fois saint.
La sagesse de Dieu (cf. La première lecture) est d’être une communion où chacun est donné ; il permet ainsi à ceux à qui il donne tout d’avoir un espace qui les précède et le temps dans lequel ils pourront se donner éternellement.