FD 34 - Dimanche 5 juin 2022 - Pentecôte C

Fête de la Pentecôte Année C

Ac 2, 1-11 :

La venue de l’Esprit Saint est accompagnée d’un vent violent qui ébranle la maison et de langues de feu qui la remplissent. Ces éléments sont précisés pour que le lecteur fasse le lien avec un autre épisode biblique : la manifestation de Dieu au Sinaï, à l’occasion de laquelle Dieu donna la Torah à son peuple par l’intermédiaire de Moïse. C’est justement cet événement que célèbrent les Juifs lors du jour de la Pentecôte.
Le don de l’Esprit marque une nouvelle étape dans l’alliance et dans celle de l’Église mais cette étape prolonge les précédentes. L’Esprit qui est donné permet la juste interprétation de cette Torah qui donne le cadre de l’Alliance et qui n’est nullement abolie par l’évènement que nous célébrons ce jour.

Ps 103 :

Souffle et esprit traduisent un seul et même mot dans les langues bibliques. Le psaume que nous chantons ce jour de fête joue sur le double sens de ce mot. Si, comme nous le ferions au moment de prendre une décision importante, Dieu retient son souffle devant la création, suspendant ainsi l!acte créateur, alors nous ne sommes plus ! Qu!il envoie sur nous l!Esprit et nous sommes renouvelés dans cette existence qu!il nous donne. L!Esprit donné en surabondance le jour de la Pentecôte sur les apôtres ouvre les temps nouveaux, il inaugure le ciel nouveau et la terre nouvelle dans lesquelles la vétusté de ce monde présent sera oubliée et l’éternité du don enfin dévoilée. L!Esprit est le don qui nous permet de confesser que les dons de Dieu proviennent de sa main.

Rm 8, 8-17 :

Dans ce chapitre huitième de la Lettre aux Romains, Paul offre une catéchèse presque complète sur l’œuvre de l’Esprit. Il prend soin de préciser de quoi il parle : l’Esprit dont il s’agit, c’est la force qui releva Jésus d’entre les morts et qui se déploie dans nos corps mortels pour que nous fassions déjà l’expérience de la vie dans le Christ : faire mourir le vieil être pécheur et vivre une vie filiale.
Pour nous faire prendre conscience de cela, Paul se réfère à deux expériences fondamentales.
Celle de la liturgie dominicale : rassemblés dans la mémoire commune de Celui qui est mort et ressuscité pour nous, nous disons, comme il nous apprit à le faire : notre Père. C’est l’Esprit qui nous unit les uns les autres à la prière du Christ pour dire à Dieu la prière qui lui convient.
L’autre expérience est celle de la prière silencieuse : quand l’Esprit parle à notre Esprit. Quand nous laissant guider par la parole de Dieu, nous laissons grandir en nous une espérance que nous n’aurions su formuler, mais qui justement à ce moment rejoint ce que nous attendions au plus profond de l’être.

Jn 14, 15-16 ; 23b-26 :

L’Évangile de ce dimanche prolonge la méditation de la deuxième lecture. Jésus nous parle entre autres de notre prière : quand nous nous souvenons de Jésus, de ses paroles et de ce qu’il accomplit pour nous, l’Esprit est à l’œuvre au cœur de ce travail de mémoire pour nous aider à donner à cet ensemble (paroles et gestes de Jésus, sa mort et sa résurrection) tout le poids d’amour et d’espérance qui les revêt ; ce poids est appelé la gloire dans le langage de Jean. L’Esprit glorifie Jésus en nous.
C’est ainsi que l’Esprit nous conduit vers la vérité tout entière, c’est également ainsi qu’il est pour nous un défenseur, littéralement un avocat, quelqu’un qui prend notre défense quand nous sommes accusés, interdits de présence face au Père, par nous-même ou par un autre ; il atteste que le Fils à qui le Père a remis le jugement, a donné sa vie pour que son sang nous purifie de tout péché.