FD 34 - Dimanche 4 juin 2023 - Trinité A

Dimanche de la Trinité A

Ex 34, 4b-6. 8-9 :

Sur la montagne du Sinaï, Moïse fait expérience de la présence de Dieu qui lui révèle son Nom. L’épisode se situe après celui du veau d’or : Moïse remonte à nouveau sur la montagne pour y recevoir les tables de la loi en remplacement de celles qu’il a brisées en réaction à l’idolâtrie du peuple. Moïse négocie avec Dieu, d’abord pour que le peuple ne soit pas anéanti (Ex 32) ensuite, pour que Dieu accepte de toujours accompagner le peuple vers la terre promise. Dieu va continuer de prendre soin de son peuple, par-delà son idolâtrie. Par cette décision, le Seigneur se révèle alors sous un jour nouveau : Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité.
À partir de l’expérience de l’alliance, de ses tours et de ses détours, Dieu se révèle pour ce qu'il est, en lui-même. L’agir de Dieu dans le monde n'est pas un masque qu'il emprunte, mais la pleine manifestation de son être saint. C’est bien là ce qui le rend unique, distinct de toutes les divinités que nous serions tentés de reconnaître : nul ne peut être aussi profondément lui-même, tout en étant totalement préoccupé de ce qui lui est aussi radicalement différent.

Dn 3 :

Le Dieu d’Israël est l’unique ! Dans le Livre de Daniel, trois jeunes Hébreux sont sommés de renier leur foi en adorant la statue du roi Nabuchodonosor. Ils se refusent à le faire. Ils sont donc condamnés à être jetés vivant dans la fournaise de feu. Protégés par le Seigneur, ils continuent de chanter le Dieu unique auquel ils doivent la vie et l’alliance : à Toi, louange et gloire éternellement !

2 Co 13, 11-13 :

Lorsqu’il termine ses lettres, Paul prend toujours le temps d’une salutation plus personnelle envers les membres de la communauté. Puis il termine toujours par une formule de bénédiction, souvent empruntée à la liturgie de la jeune communauté. Les lettres de Paul étaient en effet généralement lues dans le cadre de l’assemblée liturgique.
La phrase conclusive de la Seconde Lettre aux Corinthiens, invoque la grâce de Jésus, c’est-à-dire la grâce que la personne de Jésus est en lui-même, lui qui nous permet de partager sa condition divine et filiale. Elle évoque également l’amour de Dieu, sa fidélité à l’égard de son peuple Israël et de l’humanité tout entière, fidélité qui se manifeste par le don et l’envoi du Fils, Jésus. Cette bénédiction se termine par l’invocation de l’Esprit Saint, lequel révèle dans le cœur des baptisés que Jésus crucifié est bien le Messie, le Fils de Dieu, et par cet Esprit qui a relevé Jésus d’entre les morts, nous sommes unis à ce Jésus aujourd’hui, et pour l’éternité.

Jn 3, 16-18 :

Dans ce cours extrait de l’Évangile selon Saint-Jean, est affirmé, avec douceur et simplicité, l’amour dont nous sommes aimés par Dieu lui-même. C’est à partir de l’expérience de cet amour, que l’Église élabora progressivement le discours sur la Trinité. C’est avec le Fils, Jésus, que nous faisons l’expérience d’être aimés d’un amour totalement différent de toutes les amours humaines : en Jésus, le Père révèle qu’il nous aime le premier, qu’il nous aime avant que nous ne soyons aimables, sans condamnation. Ainsi, en Jésus, ses disciples font l’expérience d’être portés par un amour qui vient de plus loin, celui qui unit le Père et le Fils, l’Esprit d’amour et de vérité.
C'est l’expérience d'être aimé par un tel amour, qui permit aux Pères de l’Église d’affirmer par l’enseignement sur la Trinité que nous sommes attendus par un amour qui est de toute éternité. Nous sommes appelés à participer à un échange qui se produit déjà entre le Père qui engendre le Fils, lequel se donne et se reçoit éternellement du Père et se donne à lui, uni à lui par l’Esprit. Quelle que soit notre réponse, Dieu est cet échange éternel ; voulons-nous y participer, comme membres du Fils ?