FD 33 - Dimanche 29 mai 2022 - Septième dimanche de Pâques 7C

Septième dimanche de Pâque année C.

Ac 7, 55-60 :

Le dernier extrait que nous entendons cette année du livre des Actes des Apôtres nous rapporte le martyr d’Etienne, le premier disciple de Jésus qui donna sa vie pour Jésus, comme Jésus.
La foule qui écoutait la prédication d’Etienne estima qu’il avait blasphémé contre le temple quand il redisait l’oracle d’Is 66, 1-2, selon lequel Dieu n’habite pas les demeures de pierres. Les Romains concédaient aux Juifs la possibilité d’une exécution à la peine capitale par lapidation en cas de blasphème contre le temple. Notre texte rapporte ce lynchage en bonne et due forme.
Dans la manière dont Luc rapporte les événements, il fait tout pour que son lecteur fasse le lien entre ce que Jésus et son disciple ont vécu en commun. L’un et l’autre remettent leur esprit et semblablement demandent le pardon pour leur bourreau. Comme le dit le Seigneur Jésus, le serviteur n’est pas plus grand que son maître, mais s’il est bien formé, il fera comme lui.
Auparavant, Etienne bénéficie d’une vision du Fils de l’homme, c’est-à-dire de Jésus lui-même qui vient le conforter et le fortifier pour rester ferme sous les coups et les jets de pierres.

Ps 96 :

Étienne se met à genoux alors qu’on l’assassine ; ce n’est pas une faiblesse, c’est un acte d’adoration auquel ce psaume invite toute la création, y compris les autres divinités.
La foi juive mit du temps à exprimer que Dieu est unique. Il existe d’autres dieux adorés dans les autres nations. Plusieurs fois, les psaumes présentent le Seigneur d’Israël comme le dieu des dieux (Ps 49, 2), une étape vers la confession de son unicité.

Ap 22, 12-14 ; 16-17 ; 20 :

C’est la fin du livre de l’Apocalypse, la dernière page de la Bible. Elle comporte un appel. L’Église appelle son Époux, le Seigneur Jésus ressuscité : « Viens Seigneur ! ». Ce désir de la présence de l’être aimé est exprimé par cette relation sponsale entre l’Église épouse et le Messie Époux. Déjà la tradition juive fait du Messie l’époux de son peuple ; c’était déjà la lecture qu’on faisait du Cantique des Cantiques.
Le verbe épouser dit fort bien la relation entre Dieu et les humains. En français, nous disons que les mains du potier épousent la glaise ; en retour la glaise épouse la forme des mains et ainsi progressivement le potier façonne un vase. Ne dit-on pas que Dieu comme un potier nous a pétris dans l’argile (Si 33, 13) ? Messie est notre époux, il épouse la forme de notre existence humaine pour que nous épousions son espérance pour le monde. Par son attente impatiente, jusqu’à la passion, l’Église est déjà pétrie par la présence de celui qu’elle espère.

Jn 17, 20-26 :

Chaque dimanche entre Ascension et Pentecôte, nous proclamons un extrait de cette prière que prononça Jésus à la fin de son dernier repas avant d’entrer dans sa passion. Seul l’évangéliste Jean nous la rapporte. Elle est dite la prière sacerdotale parce que Jésus ne prie pas pour lui mais pour ses disciples et ceux qui croiront en lui grâce à eux. Jésus demande l’unité des croyants : sans celle-ci, ils ne peuvent participer à l’unité du Père et du Fils. Comment pourront-ils tous ensemble contempler la gloire du Père que le Fils révèle s’ils ne sont pas unis ? Or si nous avons été créés, si le Fils nous a rachetés, c’est pour que nous puissions le contempler, le voir tel qu’il est, dans toute sa splendeur dirions-nous, dans toute sa gloire.