Jeudi de l’Ascension C.
Ac 1, 1-11 :
Le livre des Actes des Apôtres commence par le récit de la dernière apparition de Jésus ressuscité. Au cours de celle-ci, il donne mission à ses disciples de témoigner de lui à partir de Jérusalem jusqu’aux extrémités de la terre. Ainsi, c’est Jésus lui-même qui présente le plan du livre des Actes, lequel va raconter dans un ordre plus géographique que chronologique les différentes étapes de l’Évangile à travers le monde ; la dernière de ces étapes est Rome, la capitale de l’empire, qui représente donc symboliquement l’ensemble du monde connu.
En se soustrayant au regard de ses disciples, Jésus ne les abandonne pas ; il leur promet l’Esprit Saint qui est le signe de la confiance qu’il leur porte. L’ascension de Jésus, son absence visible auprès de la communauté de ses disciples, n’est pas un abandon. Par la promesse du retour de Jésus, les anges attestent que la mission confiée participe bien de l’avènement du règne réclamé (cf. Ac 1, 6 : Est-ce maintenant que tu vas rétablir la royauté en Israël ?). Le temps de l’absence n’est pas celui de l’abandon ; il permet au disciple de collaborer, à la confiance de redoubler, à l’alliance de se réaliser.
Ps 46 :
Ce psaume est proposé pour cette liturgie de l’Ascension puisqu’il nous annonce que le Seigneur s’élève et nous invite à l’acclamer. Cette élévation est présentée comme la manifestation du règne de Dieu, non seulement sur son peuple mais également sur les peuples païens. Effectivement, par la mission qui en découle, l’ascension du Seigneur Jésus est une étape nécessaire pour que la bénédiction d’Israël passe à toutes les nations.
Hb 9, 24-29 ; 10, 19-33 :
L’ensemble de la Lettre aux Hébreux dont nous proclamons ce jour un extrait peut être compris comme une contemplation du Christ dans son élévation, dans son ascension. Dans le passage que nous entendrons aujourd’hui, l’auteur reprend un schéma horizontal pour décrire ce qui est en jeu dans le mouvement vertical de l’Ascension, en reprenant les éléments de la liturgie de la fête de Kippour : à cette occasion, le grand prêtre entre dans le Saint des saints pour verser le sang du sacrifice sur l’arche d’alliance, puis ressort pour donner la bénédiction en prononçant – pour la seule fois de l’année - le nom divin. Ainsi, le Seigneur Jésus dans son ascension est entré dans le sanctuaire, c’est-à-dire en présence du Père devant lequel il se tient comme un prêtre, comme un fils, en intercédant pour ses frères. Il reviendra pour donner la bénédiction finale, celle par laquelle les multitudes, purifiées des péchés, auront accès à l’éternelle présence divine. Cette ultime manifestation du fils sera sans commune mesure avec la première. Lors de sa venue dans la chair, il livre à son corps pour notre purification. Revenant dans la gloire, il nous bénira pour nous y associer.
Lc 24, 46-53 :
De même que l’évangéliste Luc commence le récit des Actes des apôtres par le récit de la dernière apparition de Jésus ressuscité, de même il termine son Évangile par cette même apparition qu'il présente davantage comme une bénédiction - laquelle eut lieu sur le mont des Oliviers. Ici encore, la géographie est importante. Le prophète Zacharie (Za 14) annonçait que le messie s’approchera de Jérusalem en arrivant par ce même mont des Oliviers qui se fendra en deux pour laisser place au Seigneur venant prendre possession de sa capitale, le lieu d’où il jugera les nations. Ainsi donc lors de cette dernière apparition, Jésus se tient face à sa capitale, Jérusalem, où il demande à ses disciples de se tenir pour y recevoir l’Esprit Saint. Cette force d'en haut par laquelle ils vont être associés à son règne et à sa puissance !