FD 32 - Dimanche 21 mai 2023 - 7è dimanche Pâques A

Septième dimanche de Pâques A

Ac 1, 12-14

Entre Ascension et Pentecôte, l’Église est dans l’attente de la plénitude du don de Dieu. Cela est vrai pour la toute jeune communauté chrétienne pendant les dix jours séparant l’Ascension de Jésus et le don de l’Esprit Saint. Elle nous est présentée par Luc comme étant la communauté idéale : unie, dans la prière accompagnée par Marie, autour des Douze, avec le groupe des femmes et celui des membres de la famille de Jésus qui étaient devenus des disciples. La suite du récit nous montre que rien ne fut aussi simple que cela.
Ce tableau quelque peu idéalisé est également celui de l’Église aujourd’hui : malgré ses difficultés, ses tensions, ses lâchetés parfois, elle est cette communauté qui attend la plénitude des dons de Dieu. Par son existence même, elle montre qu’il y a un don plus grand que tout que l’on peut à bon droit attendre de Dieu.

Ps 26 :

Le psalmiste est convaincu du soutien que Dieu lui apporte en cette vie : le Seigneur est pour lui lumière et salut. Aussi, n’attend-il qu’une seule chose : pouvoir se rendre au temple et vivre en présence de Dieu lui-même. Sûrement cette prière prend-elle aujourd’hui un sens eschatologique, mais avec la première communauté chrétienne, nous pouvons dire et prier : « J’ai demandé une seule chose au Seigneur, habiter pour l’éternité en sa présence ».

1 Pt 4 13-16 :

L’attente du règne de Dieu, du retour du Seigneur Jésus qui viendra l’inaugurer, l’attente vécue par cette communauté, unie dans la prière, ne peut pas être vécue, sans un engagement radical de tous les baptisés. La Première Lettre de Pierre nous aide à en prendre conscience tout au long de ce temps pascal. Il est vain d’attendre la rencontre avec Dieu sans renoncer à ce qui lui est incompatible, les gestes violents, et sans accepter de vivre comme Jésus, l’innocent qui subit la violence et ne renonça jamais à la fraternité.

Jn 17, 1-11 :

Comme chaque année, pour ce dimanche entre Ascension et Pentecôte, nous entendons un extrait de cette belle prière de Jésus que l’évangéliste Jean nous rapporte. Elle est prononcée juste avant que Jésus n’entre dans sa passion, en toute liberté. Aujourd’hui, lors de chacune de nos célébrations eucharistiques qui actualisent la passion, Jésus adresse encore au Père cette demande en faveur de ses disciples.
En effet, la première lecture nous a montré comment l’Église est toujours en prière, dans l’attente des dons de Dieu ; cet Évangile nous aide à découvrir que la prière de l’Église en ce monde, rend visible et manifeste l’éternelle prière de Jésus qui a offert sa vie pour que tous puissent connaître le Père, lui, le seul vrai Dieu.
Pendant que nous récitons le Notre Père et que nous demandons à Dieu : Que ton Nom soit sanctifié… Délivre-nous du mal ! Jésus rappelle au Père : j’ai manifesté ton Nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. Ils étaient à toi et tu me les as donnés. Je te demande de les garder en ton Nom… Garde-les du mal.
Jean est délibérément attentif à faire le lien entre la prière que le Seigneur nous a enseignée et celle qu’il adresse au Père en entrant dans sa passion. La mort et la résurrection de Jésus constituent sa prière par excellence. Il y accueille ceux qui lui sont donnés par le Père et qui croient en lui, sachant que tout vient du Père et que tout est donné au Fils. Il rend grâce au Père pour ceux-là et demande qu’ils soient protégés du mal par la paternelle sollicitude divine.