Sixième dimanche de Pâques A
Ac 8, 5-8. 14-17 :
Comme Jésus l’a ordonné le jour de l’Ascension, la communauté chrétienne fait entendre l’Évangile au-delà de Jérusalem, en commençant par les régions de Judée et Samarie avant de rejoindre les extrémités de la terre, symboliquement la ville de Rome, capitale de l’Empire (Ac 28). L’épisode que nous proclamons ce dimanche nous fait entendre la mission en Samarie, quelques kilomètres au nord de Jérusalem. De manière très simple, Luc montre que la présence d’un disciple de Jésus permet à celui-ci de poursuivre le bien qu’il faisait partout où il passait (cf. Ac 10, 34) : délivrer des esprits impurs et guérir les malades. Mais déjà, la jeune communauté est organisée : les apôtres Pierre et Jean viennent confirmer le travail de Philippe. Cette présence des apôtres assure les liens de communion entre les communautés et leur permet d’établir les nouveaux disciples dans la plénitude de l’Esprit. Aujourd’hui, nous voyons dans cette pratique les prémices de ce qui est devenu le sacrement de la confirmation.
Ps 65 :
Ce psaume invite à acclamer Dieu pour les merveilles qu’il a faites. En faisant mémoire de l’Exode, le psalmiste est habité par la conviction que Dieu agit encore de manière semblable.
En accueillant l’Esprit Saint, les croyants reçoivent une force qui personnalise et actualise l’unique don de Dieu, l’unique merveille pascale réalisée dans le passé et qui ainsi se poursuit aujourd’hui.
1 P 3, 15-18 :
La vie baptismale est inséparable du témoignage. Non pas qu’il faille parler tout le temps et en toutes circonstances de Jésus ou de l’Église. Comme le dit cet extrait de la Première Lettre de Pierre, il faut seulement être prêt à dire notre espérance. Formuler ainsi, la pratique du témoignage est interrogée : quand nous parlons de Dieu ou de Jésus-Christ, est-ce vraiment pour offrir une espérance ? Est-ce bien cela notre objectif ?
La particularité de ce texte est de lier le témoignage de l’espérance à la sanctification personnelle : c’est en honorant dans son cœur la sainteté de Jésus-Christ que l’espérance sera suffisamment limpide pour être dite simplement et être proposée généreusement, même à ceux qui la refusent. C’est du fond de l’intime que jaillit la capacité de dire ce qui est inouï, voire inespéré, et parfois contredit.
Jn 14, 15-21 :
Dans le testament que Jésus livre à ses disciples, le dernier soir de sa vie, il veut leur faire comprendre que son départ n’est pas un abandon. Il rappelle ainsi que deux éléments leur sont donnés : les commandements et l’Esprit Saint. Les paroles de Jésus doivent être conservées précieusement parce qu’elles nous apprennent à vivre de lui et comme lui. La fidélité et le respect à l’égard de ses commandements expriment une disposition intérieure par laquelle chaque geste et chaque parole sont vécus et posés sous le regard même de Jésus, par-delà son absence.
Avec le don de l’Esprit Saint, que Jésus désigne comme un Défenseur, c’est-à-dire comme un avocat qui plaide en notre faveur, avec le don de ce Défenseur, les commandements ne se retournent pas contre nous, ils ne nous accusent pas, ils indiquent une route à suivre. Si jamais nous défaillons, si notre cœur nous accuse, le Défenseur atteste que Dieu est plus grand que notre cœur (cf. 1 Jn 3, 20). Le don de l’Esprit Saint nous aide vraiment à vivre de ce que Jésus a fait pour nous, pour nous obtenir le pardon du Père qui constamment ouvre l’avenir vers la rencontre et qui permet que chaque journée soit remplie de sa fidélité, quelle que fut la journée d’hier.