Quatrième dimanche de Pâque C
Ac 13, 14. 43-54 :
Antioche de Pisidie est une ville située au milieu du plateau anatolien, à 1 000 mètres d’altitude. Quand Paul et Barnabé arrivent dans cette ville, comme d’habitude ils annoncent l’Évangile à la synagogue, espérant que le message concernant la résurrection de Jésus renouvelle cette communauté dans sa fidélité à l’alliance. Autour de cette communauté, des hommes et des femmes d’origine grecque, donc des païens, accueillent la proclamation des apôtres comme l’opportunité tant attendue de pouvoir entrer dans l’alliance. C’est sur ce point-là que les juifs n’acceptent pas de suivre Paul et Barnabé et obtiennent que les apôtres soient interdits de séjour et renvoyés dans le territoire de la ville d’Antioche.
Luc raconte avec détails la prédication de Paul et Barnabé à Antioche parce qu’il la considère comme emblématique de cette première étape de la mission des apôtres voulant renouveler Israël par la puissance de l’Évangile et voyant des païens qui n’attendaient ni salut ni messie se détourner des idoles et se tourner vers le Dieu vivant et vrai (cf. 1 Th 1, 9-10).
Ps 99 :
Ce psaume est une invitation à la louange, comme tant d’autres. Cette exhortation s’adresse à la terre entière, à toutes les nations. Proclamé ce dimanche après le récit de la prédication des apôtres à Antioche de Pisidie, ce psaume est notre réponse à l’Évangile. Il est bon de louer le Dieu vivant et vrai, il est bon d’appartenir au troupeau dont il prend soin.
Ap 7, 9. 14b-17 :
Autour du trône céleste, symbole de la seigneurie divine, (cf. deuxième lecture de dimanche dernier) se trouve une multitude d’hommes et de femmes participant à l’éternelle louange divine. Qui sontils ? Comment ont-ils accès à un tel bonheur ? Jean l’apprend dans son dialogue avec l’un des Anciens. Ceux-ci sont au nombre de 24, comme le nombre des livres reconnus à l’époque comme faisant partie de ce que nous appelons maintenant l’Ancien Testament. C’est dans la méditation d’un livre de l’Écriture que Jean reçoit la réponse qui lui est faite. Quel livre ? Isaïe ? Jérémie ? L’Exode ? Son préféré parmi ces 24 ! Espérons que tous nous en avons un !
La réponse qu’il reçoit est étonnante : Ceux qui ont accès au trône ont acquis la blancheur de leur vêtement par le sang rouge de l’agneau ! La mort de Jésus reconnu comme un sacrifice de sa part, pour nous obtenir le pardon et la vie, nous permet d’être admis aux noces de l’Agneau (cf. Ap 19, 9). Le vêtement qui leur est donné pour participer à cet évènement est blanc, symbole de résurrection et de liberté (dans l’empire romain seul les citoyens libres avaient le droit de se vêtir ainsi). Au baptême, nous avons déjà revêtu le Christ (cf. Ga 3, 27).
Jn 10, 27-30 :
Chaque quatrième dimanche de Pâques nous proclamons un de ces passages de l’Évangile selon Saint-Jean dans lesquels Jésus affirme être notre berger. Nous sommes donc ses brebis qu’il connaît et nomme chacune par son nom. Nous sommes son troupeau, comme nous le chantions dans le psaume.
Dans ce passage l’accent est mis sur la force par laquelle Jésus tient en main son troupeau : rien n’empêchera jamais le Christ de conduire qui il veut jusqu’au Père. Et pour quoi cela ? Parce que le Père et lui ne font qu’Un. La force du Christ est celle du Père et réciproquement parce que le Père la remet au Fils. Dans l’action du Christ qui nous conduit se déploie encore l’acte créateur du Père par lequel nous sommes-là et qui prend tout son sens dans ce prolongement qu’en donne le Fils, accomplissant la volonté du Père de nous voir unis à lui.