FD 29 - Dimanche 7 mai 2023 - 5è dimanche Pâques A

Cinquième dimanche de Pâques A

Ac 6, 1-7 :

Ce passage des Actes des Apôtres montre que rapidement la première communauté chrétienne de Jérusalem était différenciée par la langue et par le pays d’origine. Tous sont juifs, certes, mais le judaïsme du premier siècle est extrêmement différencié, et cela se voit aussi dans l’Église. Cela renforce encore le caractère idéal de l’unité présentée dans les textes que nous entendions lors des dimanches précédents.
La communauté s’organise en instituant les Sept, pour garantir son bon fonctionnement et maintenir ainsi l’unité.
Il est prévu que les Sept consacrent leur temps au service des tables, à la répartition des biens matériels. La suite du récit des Actes des Apôtres nous les montre en train d’annoncer l’Évangile à Antioche sur Oronte, à Césarée-Maritime, en Samarie.
Les disciples de Jésus organisent et prévoient, ils doivent le faire. L’Esprit dispose de cette organisation pour faire ce qui lui semble bon : pour le livre des Actes des Apôtres, il s'agit essentiellement de faire entendre la bonne nouvelle de Jérusalem jusqu’aux extrémités de la terre (cf. Ac 1, 8). Ce texte est aujourd’hui un fondement pour penser le ministère des diacres : ils sont au service de leurs frères et de la Parole, les deux simultanément, indissociablement.

Ps 32 :

Ce psaume est un cri de louange pour la parole de Dieu qui réalise son dessein avec droiture, avec justice, avec amour. Elle protège ceux qui craignent le Seigneur, c’est-à-dire ceux qui écoutent avec déférence la parole de Dieu.

1 P 2, 4-9 :

La première Lettre de Pierre poursuit sa réflexion sur la condition baptismale. Elle se réfère à une phrase de Jésus que l’on trouve dans les Évangiles synoptiques : la pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle (Citation du Ps 117, 22). Ainsi, les baptisés qui font reposer leur existence sur Jésus, comme un ami s’appuie sur l’épaule d’un proche, sont comparés à des pierres spirituelles qui progressivement bâtissent ainsi la demeure de Dieu parmi les hommes.
Cette attitude à l’égard de Jésus diffère de celle de ceux qui achoppent sur la foi : l’incarnation, la bénédiction universelle donnée par un crucifié et d’autres difficultés empêchent certains d’accueillir l’espérance que Jésus-Christ ouvre pour le monde.
Dans ce contraste, les baptisés ne sont pas une élite, ils sont élus, c’est-à-dire appelés à se tenir devant Dieu au bénéfice de tous. C’est le sens de l’expression sacerdoce royal, nation sainte. Par le baptême, nous sommes associés à l’héritage d’Israël, le peuple que Dieu s’est choisi comme peuple de prêtres qui bénit Dieu et intercède pour le monde, même, et peut-être surtout, pour ceux qui refusent l’espérance proposée.

Jn 14, 1-12 :

L’ensemble du chapitre XIV de l’Évangile selon Saint Jean nous est donné à proclamer ce dimanche et dimanche prochain. Ce texte constitue la première partie du discours d’adieu que Jésus adresse à ses disciples après leur avoir lavé les pieds, le dernier soir de sa vie. Nous sommes en présence d’un véritable testament.
Jésus se présente à ceux qui croient en lui comme le chemin, la vérité et la vie. Nous connaissons bien cette affirmation, que nous chantons parfois. Les Juifs du premier siècle, comme les psaumes le leur enseignaient, affirment que la Torah est un chemin par lequel Dieu conduit son peuple dans l’alliance. Il faut avoir cet arrière-fond pour entendre les propos de Jésus : il revendique pour lui ce rôle ; il affirme ainsi pouvoir conduire vers le Père, lui-même.
Jésus est la vérité parce qu’il manifeste dès maintenant la lumière et la douceur de cette rencontre avec le Père, la miséricorde et la justice par lesquelles s’établit pour tous une vie filiale, dès maintenant et pour toujours. Jésus est la vie, parce qu’il permet aujourd’hui de vivre et d’aimer la vie puisqu’elle est voulue gracieusement par le Père et qu’elle retourne vers Lui. La puissance de la résurrection déployée sur son corps atteste de la réalité de ces affirmations.