FD 27 - Dimanche 24 avril 2022 - Deuxième dimanche de Pâques

Deuxième dimanche de Pâques

C Ac 5, 12-16 :

Dans les premiers chapitres du livre des Actes des apôtres, Luc prend soin de nous faire le portrait, quelque peu idéalisé, de l’Église. Dans ce passage, comme souvent, l’unité des croyants est soulignée comme un élément essentiel.
En précisant ici que personne d’autre n’osait se joindre à eux, Luc montre le respect que l’unité et la ferveur de cette communauté nouvelle suscitaient parmi les juifs de Jérusalem. Les voir prier au temple constituait une expérience contagieuse qui donnait envie de partager leur foi et leur espérance. De plus, revêtus de la puissance de Jésus ressuscité, cette communauté pouvait transmettre cette force de guérison qui auparavant caractérisait la présence de Jésus.

Ps 117 :

Pour construire un édifice, il est nécessaire que le chef de chantier choisisse les pierres avec soin. Il arrive que les pierres extraites de la carrière ne soient pas de bonne qualité, aussi faut-il les rejeter : leur taille, leur résistance ou d’autres caractéristiques insuffisantes compromettraient la solidité de l’ensemble de l’édifice.
Celui qui chante le psaume 117 est un homme victorieux qui revient au temple pour rendre grâce à Dieu de ses victoires : il était rejeté, c’est-à-dire que nul ne pensait qu’il puisse l’emporter. Il était rejeté comme les bâtisseurs rejettent les pierres qui ne conviennent pas.
Pourtant, Dieu lui a donné la victoire : il est maintenant pour le peuple cette pierre solide que l’on appelle la pierre d’angle, sur laquelle repose l’édifice tout entier. En effet, les pierres que l’on met à l’angle de l’édifice doivent être particulièrement solides : elles soutiennent deux pans de murs ; elles doivent être également d’une qualité bien particulière : il faut les apprêter sur deux faces.
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : cette phrase va presque devenir proverbiale dans les Évangiles ; elle permet d’illustrer ce qui se produit dans la mort et la résurrection de Jésus. Celui qui a été rejeté, maudit, mis à mort sur la croix, est maintenant celui qui nous conduit vers le Père par la puissance de sa résurrection.

Ap 1, 9-11a ; 12-13 ; 17-19 :

La deuxième lecture de ce dimanche nous donne la première de toutes les visions qui vont constituer le livre de l’Apocalypse, c’est-à-dire littéralement, le livre des révélations. Cette première expérience faite par le voyant est une apparition du Seigneur ressuscité. Debout au milieu de sept chandeliers, qui symbolisent les sept Églises auxquelles le livre est destiné, le Seigneur ressuscité apparaît exerçant sa force et sa puissance pour protéger et accompagner son Église à travers l’histoire faite de violence et d’idolâtrie. La suite du livre va nous montrer comment s’exerce cette autorité sur l’Église.

Jn 20, 19-31 :

Les premiers mots que le Seigneur ressuscité adresse à ses disciples sont fort éloquents quant à la mission que le Père lui a confiée : la paix soit avec vous. C’est la mission même du Messie que de donner la paix à Israël et au monde. Celle-ci est le couronnement de tous les dons de Dieu. En effet, pour bénir son peuple, Dieu lui donne la justice et la miséricorde, la connaissance et la consolation, et tant d’autres choses encore. En dernier lieu, vient le don de la paix. Bien spécifique, il rend possible aux croyants de reconnaître que tout ce qui a été donné est justement un don de Dieu. En partageant aux croyants l’Esprit qui l’a relevé d’entre les morts, Jésus ne fait rien d’autre que de prolonger le don de la paix. Une des œuvres de l’Esprit, consiste justement à faire reconnaître comme don les grâces qui nous sont octroyées (2 Co 2, 13). Il est si facile de bénéficier d’un cadeau en oubliant la main qui l’a donné !
En apparaissant, ressuscité, à ses disciples, Jésus peut enfin pleinement accomplir sa mission : donner l’Esprit et la paix. Pour faire cela, il a fallu qu’il passe par la mort de la croix ; ainsi puisqu'il porte des marques de la croix, la puissance et la force qui caractérise sa présence sont aussi empreintes de douceur et de pardon. Comment la plénitude de vie de celui qui est mort pour nous pourrait-elle se retourner contre nous ?