Jour de Pâques
Ac 10, 34a.37-43 :
Dieu l’a ressuscité le troisième jour. Dès le début de la prédication des apôtres, il est affirmé que la résurrection eut lieu le troisième jour. Selon la manière juive de compter, un jour commencé étant décompté, du vendredi soir au dimanche matin, même si cela ne fait que 36 heures, cela fait bien trois jours.
Cette mention chronologique comporte un sens théologique : le troisième jour est fréquemment le temps choisi par Dieu pour qu’il se décide à intervenir… C’est au troisième, après deux nuits d’attente, que Dieu ouvre le temps de la grâce et de la pleine lumière. Dieu attend que nous nous abandonnions entre ses mains pour agir. Le troisième jour est le signe de la patience de Dieu et de la confiance de l’homme.
Ps 117 (118), 1.2, 16-17, 22-23 :
Éternel est son amour ! Cette phrase est une acclamation liturgique, un cri de joie qui émaille souvent les psaumes, ceux qui probablement, comme le Ps 117, ont été composés pour accompagner une procession liturgique dans le temple.
Le mot que nous traduisons ici par amour signifie davantage, fidélité, engagement à tenir les promesses d’une alliance. Pendant le temps de Pâques, fréquemment nous sera offerte la reprise de cette acclamation. En relevant son Fils d’entre les morts, Dieu manifeste sa fidélité à toutes ses promesses : celle de l’alliance envers son peuple Israël, celle de la vie qu’il a promis de nous donner éternellement.
Col 3, 1-4 :
Si vous êtes ressuscités avec le Christ… Cette phrase n’est pas l’expression d’une éventualité mais d’une causalité : puisque nous sommes ressuscités, alors nous ne pouvons pas ne pas en tirer les conséquences. Puisque le jour de notre baptême nous avons rencontré le ressuscité, comme les apôtres au Cénacle, notre vie ne peut plus être la même : elle trouve désormais son sens dans la rencontre avec le Christ ; c’est dans l’attente de son retour, que notre existence trouve sa plénitude.
1 Co 5, 6b-8 :
Vous serez une pâte nouvelle… Paul écrit ce paragraphe quelques jours ou quelques semaines avant le jour de Pâque, qui est aussi le premier de la semaine dite des pains sans levain. Pendant une semaine les juifs, encore aujourd’hui, ne mangent rien qui soit fermenté. Ainsi, ne consomment-ils que des pains sans levain, le levain n’étant qu’un peu de pâte de la veille qu’on a laissée fermenter pour lever la pâte du jour.
Dire de la communauté qu’elle est une pâte nouvelle s’appuie sur cette image. Par la puissance de la résurrection à laquelle elle croit, l’Église a été arrachée à toutes formes de mort, de fermentation, toute espèce de vieillerie qui font régresser l’humanité. Avec le Christ nous participons à une humanité renouvelée de fond en comble.
Jn 20, 1-9 :
Ils couraient tous les deux ensemble… Les femmes sont allées au tombeau et ont découvert qu’il est vide. Elles l’annoncent aux disciples ; seule Marie-Madeleine est restée à pleurer devant la pierre roulée.
Apprenant la nouvelle, Pierre et Jean courent vers ce lieu où Jésus fut déposé. Pour autant que l’on sache il y a plusieurs centaines de mètres, une telle course représente un effort certain. Qu’y a-t-il derrière cette hâte ? Crainte à l’idée que le corps de Jésus, leur maître et leur ami, soit profané ? Espérance d’une bonne nouvelle ? Laquelle ? A-t-on jamais entendu dire qu’un homme surgisse de son tombeau trois jours après ! Ils sont bien habités depuis longtemps par l’espérance d’une résurrection universelle, par laquelle Dieu fera justice à son peuple, inaugurant son règne ; mais qu’un seul soit relevé d’entre les morts dans le cours du temps, non, cela reste dans l’inimaginable.
À quoi pensaient-ils en courant, cela reste leur secret ; mais Jean voit la tombe vide, il croit… Enfin avec Jésus commence le grand relèvement attendu. Par la foi, il est possible dès maintenant de vivre ce que Jésus annonçait, le règne de son Père. Dans le cours de l’histoire de chacun, il est possible d’éprouver la puissance de Dieu qui par sa parole nous a suscité pour cette existence et qui maintenant par-delà la mort nous ressuscite pour la vie éternelle.