Deuxième dimanche de Pâques A
Ac 2, 42-47 :
Au début du récit que propose le Livre des Actes des Apôtres, Luc s’empresse de brosser le portrait d’une communauté idéale ; aucune communauté chrétienne n’a pleinement correspondu à tous les éléments présentés dans ce paragraphe. En procédant ainsi, l’auteur offre à son lecteur un repère pour pouvoir discerner l’œuvre et l’appel de l’Esprit aujourd’hui, dans sa communauté : ce qui est fait, et le chemin à parcourir.
Ce que Luc veut souligner par-dessus tout, et cela est manifeste tout au long du Livre des Actes, c’est l’unité de la communauté. Cette dernière se manifeste par la joie et la simplicité, par la mise en commun de tous les biens. Tout cela est possible en s’appuyant sur l’enseignement et la fraction du pain, éléments pour lesquels les apôtres jouent un rôle prépondérant. Ils permettent ainsi de faire la continuité entre la vie de la communauté avec la présence de Jésus au milieu des foules en Galilée ou à Jérusalem.
Ps 117 :
Il est facile d’imaginer la jeune communauté chrétienne rassemblée au temple (cf. la Première Lecture) et chantant ce psaume qui loue Dieu pour sa fidélité manifestée dans la mort et la résurrection de Jésus : la pierre rejetée par les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle !
1 P 1, 2-9 :
La première Lettre de Pierre, qui va nous accompagner tout au long du temps pascal, est une véritable lettre encyclique qui présente à l’ensemble de l’Église la grâce et les exigences du baptême. Elle commence par une bénédiction, adressée au Père, en raison du dessein que Dieu a projeté de toute éternité. Il est maintenant à l’œuvre pour ceux qui accueillent ce projet dans la foi, laquelle est indissociable de l’espérance. L’apôtre veut encourager l’Église qui se trouve dans une situation paradoxale : être promise à un tel héritage et pour autant traverser toutes sortes d’épreuves et de difficultés, et connaître ainsi l’affliction.
Avec l’image du feu qui purifie les métaux, l’apôtre propose de comprendre cette situation inéluctable pour le croyant : le temps qui nous sépare jusqu’à l’avènement du royaume offre une purification qui permet à chacun de se disposer pleinement à vivre éternellement ce qui est promis.
Jn 20, 19-31 :
La reconnaissance de Jésus ressuscité est un chemin initiatique. L’histoire de Thomas, le jumeau universel, offre à tous les croyants quelques points de repère pour aller plus avant. C’est la combinaison de plusieurs facteurs qui favorise la confession de Thomas : mon Seigneur et mon Dieu ! Il y a d’abord fallu le témoignage de ses compagnons ; malgré le refus d’y croire, celui-ci est indispensable pour appréhender l’expérience à venir. Il était ensuite nécessaire, bien sûr, que Thomas fasse une expérience personnelle, qu’il puisse vérifier, jusqu’à toucher (?) ce qui lui avait été dit. Pour que cet itinéraire soit possible, il avait également besoin que lui soit offert un cadre : déjà, selon le témoignage de l’Évangéliste Jean, la communauté se rassemble, de premier jour de la semaine en premier jour de la semaine et vit ainsi de la rencontre avec le Ressuscité montrant ses plaies.
Le corps de Jésus est le témoignage, le signe absolu de la fidélité de Dieu qui, dans ses plaies, absorbe les doutes et toutes les formes de désespérances qui empêchent de le reconnaître. Pour être accueilli, il doit être contemplé, lu comme un livre, à l’aide des Écritures.