Messe de la résurrection A
Ac 10, 34-43 :
Dans cette catéchèse de l’apôtre Pierre, celui-ci présente la personne de Jésus et son ministère tel que cela prend son sens à la lumière de la résurrection. Là où il passait, il faisait le bien. Et cette bonté mise en œuvre par Jésus continue de se déployer par-delà la mort, grâce à sa résurrection.
Pierre fit l’expérience de cette bonté, avec les autres apôtres : nous qui avons mangé et bu avec lui. C’est dans la fraction du pain et la bénédiction de la coupe vécue avec le ressuscité que Pierre sut qu’il était pardonné par la seule bonté que Jésus met en œuvre.
C’est pour cela qu’ils ont été choisis d’avance. Pierre et les autres sont les témoins charnières qui permettent de croire que pour les disciples de Jésus, eux qui n’ont pas connu l’expérience de la vie avec Jésus en Galilée, la bonté de Jésus qui passe est encore accessible.
Ps 117 :
Éternel est son amour ! Il s’agit d’une acclamation liturgique qui scande plusieurs psaumes que le peuple reprenait en réponse à l’appel que lançaient les prêtres ou les lévites : rendez grâce au Seigneur ! Et tous répondaient : Éternel est son amour ! Le mot traduit par amour désigne l’engagement fidèle de Dieu dans l’histoire de son peuple pour que la bénédiction se réalise.
Aujourd’hui, nous pouvons reprendre Éternel est son amour ! Car avec la résurrection de Jésus la fidélité et l’amour de Dieu se montrent sans limites. Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu !
Col 3, 1-4 :
Notre vie est cachée dans le Christ. Elle trouve en lui son origine et son terme. La foi est justement l’acte qui reconnaît sur le visage de Jésus ressuscité la superposition de l’origine et du terme de l’existence. Celui qui veut notre existence est le même qui attend notre croissance vers notre pleine stature. La parole qui nous appelle à rejoindre le Père est la même que celle qui nous suscite dans l’existence. En reconnaissant cela, notre existence prend son sens parce qu’elle apparaît voulue et désirée pour elle-même.
1 Co 5, 6-8 :
Croire en la résurrection de Jésus, est un passage qui permet de devenir une pâte nouvelle, sans levain, c’est-à-dire sans force qui nécrose. Le levain est, en effet, un morceau de vieille pâte dont la fermentation va faire lever la pâte pour le pain. Il n’y a pas de nouveau levain ; le levain est vieux par définition. Le corps de Jésus ressuscité est la nouveauté absolue (cf. 2 Co 5, 17) qui rend toutes choses nouvelles.
Jn 20, 1-9 :
À l’origine sûrement, ces récits de la découverte de la tombe vide constituaient les trames par lesquels on conduisait les chrétiens de passage à Jérusalem et on leur racontait comment la tombe fut trouvée vide : ici, pleurait Marie-Madeleine et puis Pierre et Jean arrivèrent etc.
Jean retravaille fortement ce récit pour raconter sa propre expérience : celle d’avoir couru à perdre haleine, ahuri qu’il était par le message des femmes qui ont découvert la tombe vide. Jésus a-t-il été enlevé ? Ou bien… L’inimaginable, l’inconcevable, a du mal à se frayer un chemin au travers des mots.
Pourtant, quand il se penche dans l’obscurité de la tombe, tout devient lumineux. Ce que Jésus avait dit, ce que contiennent les Écritures qu’il connaît depuis sa tendre enfance, tout cela ne témoigne que d’une seule chose : la puissance de Dieu qui engendre jusqu’à relever d’entre les morts. Maintenant qu’il voit une tombe obscure et vide, tout cela est manifeste.
Il fallait vraiment le voir pour le croire et son expérience personnelle lui permet de dire que maintenant chaque page de l’Écriture est une attestation de cette puissance de Dieu qui agit dans le monde pour relever des fils.