FD 24 - Vendredi 15 avril 2022-Vendredi Saint - Vénération de

Vénération de la croix :

Is 52, 13 - 53, 12 :

Remettre sa vie en sacrifice de réparation. C’est la seule fois dans la Torah et les prophètes que la mort d’un homme est comparée à un sacrifice ; cela contribue davantage à rendre ce poème du serviteur souffrant encore plus singulier. Après la mort du maître, les disciples méditent sur le sens de celle-ci : peut-on dire, comme on le fait souvent, que la mort est une sanction, une punition ? Non, il était fidèle.
Le projet de celui dont on parle c’est d’avoir voulu réveiller l’espérance du peuple : lui faire entendre la parole de consolation que Dieu veut lui adresser (cf. Is 40, 1). Mais rien n’y a fait, le peuple ne veut pas espérer… Cette histoire est aussi celle d’Israël qui à travers l’échec de l’exil et le retour que Dieu permet offre, dans son histoire bouleversée, un signe d'espérance à toute l’humanité.
La mort du juste peut alors prendre un sens : cet événement qui obscurcit la vie jusqu’à la rendre absurde, peut prendre un sens si la mort de ce maître rend manifeste révoltes et péchés de ceux qui ne voulaient pas l’écouter.
Ce poème est une prophétie de l’histoire de Jésus qui accomplit l’espérance de son peuple, offrant à toute l’humanité l’espérance d’un pardon et d’une vie renouvelée.

Ps 30 :

En tes mains je remets mon esprit. Cette phrase que prononce Jésus sur la croix au moment de son dernier souffle, est extraite du psaume que nous méditons donc ce jour. Le verbe remettre signifie confier une charge entre les mains, donner une mission, une fonction, demander de prendre soin. Messie demande à Père qu’il prenne soin de l’Esprit qui l’unit à lui et qu’ainsi il permette aux hommes de vivre de cet Esprit qui ne le quitte pas même s’il est confondu avec les pécheurs.

Hb 4, 14-16 ; 5, 7-9 :

Dans sa passion et sa mort Jésus est une victime, victime de la violence et du péché de l’humanité. Mais parce que jusqu’au bout il prie pour nous (En tes mains je remets mon esprit) il accomplit également l’office d’un prêtre, se tenant devant Dieu et intercédant pour les pécheurs. Jésus est tout à la fois le grand prêtre et la victime, simultanément. Il est l’un parce qu’il est l’autre. Parce que victime, il connaît tout de la condition humaine, sauf le péché qui la défigure. Il peut donc intercéder pour les pécheurs. Parce qu’intercédant en notre faveur il veut prendre la dernière place afin que sa prière soit audible à tous. Voilà qui doit susciter notre confiance pour avancer vers Dieu, celui-là que l’auteur de la lettre aux Hébreux nomme : le Trône de la grâce. C’est-à-dire celui qui règne en faisant miséricorde et non pas par l’étalage de sa puissance.

Jn 18 – 19 :

Selon le récit que l’évangéliste Saint-Jean nous fait, c’est la veille du jour de Pâques que meurt Jésus, à l’heure précise où dans le temple, on immole les agneaux qui seront consommés lors du repas Pascal. Autre similitude : de même que les agneaux offerts pour la Pâque n’ont pas d’os brisé (on n’offre pas à Dieu une patte cassée) de même les circonstances ont voulu que l’on ne brisât pas les jambes de Jésus.
En soulignant de telles coïncidences, Jean donne à la mort de Jésus une dimension sacrificielle. La foi en la résurrection atteste que le Père accueille ce sacrifice. Par sa mort, Jésus demande au Père que son sang versé vienne vivifier l’alliance. En communiant avec foi au corps et au sang du Christ nous accueillons cette force de vie qui nous est donnée : une force qui protège, comme le fit le sang des agneaux badigeonné sur les montants des portes, qui purifie, comme le sang des sacrifices offert dans le temple.