FD 24 - Samedi 8 avril 2023 - Vigiles pascales A

Vigiles de Pâques

Gn 1, 1 – 2, 2 :

Après le travail de la création, le septième jour, Dieu suspend son œuvre. Cette pause lui permet deux choses concomitantes : signer son œuvre, il la considère comme achevée ; mais aussi laisser à l’homme et la femme qu’il vient de créer, la place et le temps pour qu’ils prennent cette œuvre en charge, la poursuivent et la mènent à son achèvement.

Ps 103 (104), 1-2a, 5-6, 10.12, 13-14ab, 24.35c :

L’eau jaillit, coule, déborde. Ce tableau que brosse le psalmiste est pour lui signe de la surabondance de l’acte créateur de Dieu. Il donne la vie en abondance.

Gn 22, 1-18 :

Dieu donne la vie. Il ne la réclame pas en retour, il ne la reprend pas. Abraham est prêt à tout pour Dieu, à tout lui donner, même son fils. Au terme de ce chemin initiatique, il découvre que la seule chose qu’il peut offrir c’est, au travers du bélier, lui-même et sa propre paternité. La seule chose que l’on peut offrir à Dieu c’est soi-même pour découvrir plus profondément encore que toute vie vient de Dieu.

Ps 15 (16), 5.8, 9-10, 11 :

Il fallut un chemin d’épreuves à Abraham, la tradition juive en compte dix, pour recevoir la pleine bénédiction de la vie. Dans son histoire, le psalmiste a du emprunter un chemin similaire : Tu m’apprends le chemin de la vie.

Ex 14, 15 – 15, 1a :

On s’étonne toujours de lire que les Égyptiens confessent, au milieu de la mer Rouge qui se referme sur eux, que c’est le Seigneur qui est à l’œuvre au profit d’Israël. Cette profession de foi dans la bouche du peuple tyrannique et païen est le fruit direct de l’élection d’Israël qui est en train de se réaliser au travers de la mer Rouge. Israël est élu pour un peuple sacerdotal (Ex 19, 6) il accomplit sa mission, déjà à ce stade embryonnaire de son existence ; il est capable de susciter la reconnaissance de la sainteté de Dieu.

Ex 15, 1b, 2, 3-4, 5-6, 17-18 :

C’est le chant de victoire des Hébreux qui viennent d’être arrachés aux griffes de Pharaon. Celui-ci a laissé son cœur s’endurcir devant les plaies infligées par Dieu. Et maintenant le voilà alourdi, il tombe, lourd comme le plomb, tel une pierre au fond de l’eau. L’endurcissement du cœur est une maladie mortelle.

Is 54, 5-14 :

Quand la vie est mise en échec, quand le projet de Dieu est refusé, rien n’arrête Dieu qui se met en peine pour restaurer ce qu’il a entrepris. Et même dans son ardeur à reconstruire, prévoit-il de faire plus beau, plus grand. Le relèvement de Jérusalem après les douleurs de l’exil en est un signe éclatant : les pierres seront des rubis.

Ps 29 (30), 3-4, 5-6ab, 6cd.12, 13 :

La succession des jours semble parfois terne et monotone mais la certitude de l’intervention de Dieu offre la conviction d’un progrès, d’un chemin : la succession des soirs et des matins permet d’éprouver la fidélité de Dieu.

Is 55, 1-11 :

Ici encore, l’image de l’eau permet de dire la surabondance de l’œuvre de Dieu : sa parole est comme la pluie qui tombe, pénètre la terre et la féconde. Ce ruissellement de la parole de Dieu porte du fruit : la louange que le peuple des sauvés fait ainsi remonter dans la joie du retour à la vie.

Is 12, 2, 4bcd, 5-6 :

Notre Dieu est celui qui sauve ; ce verbe sauver signifie arriver à destination par-delà les dangers. Le salut que nous chantons dans cette liturgie procure la joie d’arriver là où nous sommes attendus, dans la vie éternelle ; pour cela nous sommes arrachés au danger des griffes de la mort.

Ba 3, 9-15.32 – 4, 4 :

Méditant sur le trésor dont Israël a hérité à travers la loi, les prophètes et les sages, Baruch considère que les commandements que Dieu donna à Israël sont faits pour la vie. Aucunes brimades, aucune jalousie, comme le prétendait fallacieusement le serpent du jardin d’Eden, juste une parole prévenante pour apprendre à la créature comment il convient d’accueillir la vie donnée.

Ps 18 (19), 8, 9, 10, 11 :

Ce psaume déploie la même conviction que le Livre de Baruch : la loi redonne vie. Même à ceux qui se sont détournés de la parole de Dieu, de ses commandements et du don de la vie, les commandements ont encore le pouvoir, ici et maintenant, de redonner la vie. Celle-ci redevient alors lumineuse.

Ez 36, 16-17a.18-28 :

L’eau qui déborde dans toute la création, l’eau qui engloutit les Égyptiens dans la mer Rouge, l’eau qui féconde la terre est maintenant proposée pour un geste liturgique qui permet de rendre pur. Elle ruisselle sur le front pour faire prendre de conscience qu’il en va de même pour la vie donnée, dans ses détours et rebondissements, elle jaillit toujours plus limpide.

Ps 50 (51), 12-13, 14-15, 18-19 :

La reprise de ce psaume dans cette liturgie pascale permet de faire mémoire du chemin de carême qui fut scandé par la méditation de cette prière du pécheur – pénitent. Se reconnaître pêcheur n’est pas un acte mortifère, mais une ouverture pour recevoir à nouveau la vie, en la demandant.

Rm 6, 3b-11 :

Si la vie donnée par Dieu porte en elle une telle force de renouvellement et de recommencement, une force que la mort même ne peut arrêter, c’est, paradoxalement, parce que le Christ est mort. Par le baptême en sa mort, nous allons à la rencontre de celui qui donne la vie à l’endroit le plus improbable, la mort justement. Parce qu’en ce lieu-là, Dieu donne la vie, alors maintenant la mort est réduite à l’impuissance.

Ps 117 (118), 1.2, 16-17, 22-23 :

Fort de l’itinéraire de cette liturgie nous pouvons chanter avec le psalmiste : non je ne mourrai pas je vivrai. Ce chant de joie que Jésus lui-même a chanté au temple, est une prophétie de l’agir de Dieu que rien n’arrête, il est fidèle !

Mt 26, 1-10 :

Éclair et tremblement de terre accompagnent la découverte du tombeau vide. Cet événement est un bouleversement, un ébranlement, tel l’engendrement d’un monde nouveau. Il faut la douceur de la présence du Ressuscité, il faut également la mission qui invite à parler de lui et à dire ces événements, pour que le sens s’en dégage. Alors, progressivement, chaque disciple de Jésus sera saisi par cette puissance qui fait grandir dans une existence nouvelle.