FD 20 - Dimanche 27 mas 2022 - Quatrième dimanche de Carême C

Quatrième dimanche de Carême C

Jos 5, 9-12 :

Pendant 40 ans le peuple de Dieu a été nourri par la manne. Jour après jour, Dieu a donné à chacun le pain nécessaire pour vivre. Après que le peuple eut franchi le Jourdain sous la conduite de Josué, ceci n’a plus de raison d'être : la terre que Dieu donne à son peuple est une belle et bonne terre qui porte du fruit en son temps ! Donc, à partir de ce jour le peuple va pouvoir vivre du fruit de son travail ; il ne sera plus dans une situation de dépendance directe à l’égard de Dieu.
Pendant 40 ans, le peuple de Dieu a été initié à reconnaître que tout vient de la main de Dieu ; maintenant, il s’agit d’entrer dans une autre étape de l’alliance dans laquelle le peuple est capable de collaborer avec Dieu qui bénit la terre que l’homme travaille pour, dans cette alliance, la faire fructifier.

Ps 33 :

La sollicitude de Dieu, évoquée dans la première lecture, invite à chanter la bonté du Seigneur avec ce psaume qui revient souvent dans notre liturgie dominicale. Le psalmiste appelle ceux qui l’écoutent à rentrer avec lui dans cette confession de foi en la providence divine : Dieu pourvoit aux besoins de son peuple et de chacun de ses membres.

2 Co 5, 17-21 :

Mercredi des cendres, nous avons entendu presque le même texte de la deuxième lettre aux Corinthiens, ce prégnant appel à la réconciliation que l’apôtre lance à sa communauté. Le découpage de ce dimanche, quelque peu différent, souligne une affirmation essentielle selon laquelle un monde nouveau est déjà né. Avant la mort et la résurrection de Jésus, toute l’histoire d’Israël, la loi et les prophètes, toutes ces étapes revêtent une valeur inestimable. Pour Paul, elles sont un chemin qui conduit à la rencontre avec le Christ ressuscité. Mais l’avènement du ressuscité est plus qu’un simple aboutissement, il introduit une véritable nouveauté dans l’histoire du monde et de l’alliance : le corps de Jésus ressuscité, corps spirituel, corps glorieux, corps transfiguré, constitue une nouveauté absolue : personne n’a jamais rien vu de tel ; qu’il soit passé par la crucifixion pour se manifester ainsi, cela aussi n’était jamais venu à l’esprit de personne (cf. 1 Co 2, 7-9). Comme dans la première lecture, l’alliance entre Dieu et son peuple connaît des étapes, la résurrection de Jésus est une nouvelle étape, définitive celle-là, avant le relèvement de toute chose dans le règne de Dieu. C’est la conscience de cette nouveauté qui constitue le coeur même de l’expérience chrétienne.

Lc 15, 1-3. 11-32 :

Quand l’évangéliste Luc nous rapporte cette parabole que nous connaissons bien, il jubile ! Il est heureux de nous raconter cette histoire de deux fils constamment invités par leur père à établir une relation filiale avec lui, à rentrer dans la maison.
Tout le monde peut se situer aisément en entendant cette histoire : certains peuvent se reconnaître dans le plus jeune des deux fils parti au loin et qui veut revenir vers le père ; d’autres peuvent légitimement penser qu’ils sont toujours restés fidèles à rendre service. Dans les deux cas, une conversion nécessaire est offerte : entrer dans une véritable relation filiale. Les trois animaux évoqués dans cette histoire peuvent symboliser facilement les différentes situations à l’égard de Dieu.
Les cochons auprès desquels se trouve le fils cadet symbolisent le monde de païens, le monde de l’impureté, sans Dieu. Et malgré cette situation dégradante, le retour vers le père est possible. Il y a le monde du veau gras : celui de la fête de l’alliance célébrée dans la paix ; il faut entrer dans la joie du Père pour y accéder.
Entre les deux il y a un chevreau ; un chevreau qui n’existe pas puisqu’il n’a jamais été demandé. Il caractérise le fils aîné dans sa volonté de servir, passant ainsi à côté de la simple relation filiale ; il serait si simple de demander au père ce qui, pour celui-ci, ce serait si facile de donner. .
Pour le père, il est nécessaire de se réjouir, de se réjouir parce que le fils était perdu et retrouvé mais il précise encore : il était mort et il est revenu à la vie. Le retour à la vie de Jésus le crucifié n’est-il pas la source de joie qui va nous faire rentrer dans la réconciliation de tous avec le Père ?