Deuxième dimanche de l’Avent A
Is 11, 1-10 :
Par cet oracle, le prophète Isaïe dresse le portrait du roi idéal. En premier lieu, il est descendant de David parce qu’il réalise la promesse de Dieu qui bénit son peuple, non pas de manière abstraite et générique, mais à partir d’une personne définie, le roi, lui-même héritier d’une élection pour rappeler au peuple que la bénédiction et l’élection ne font qu’un.
Ce roi, ce Messie, est marqué par l’Esprit qui lui donne la sagesse selon laquelle il pourra bien gouverner. Cette sagesse le conduira à réaliser la justice sur la terre par une parole sûre et fiable. Tout cela favorisera l’unité du peuple, décrite par la cohabitation des contraires : le loup et l’agneau ! Le peuple ainsi rassemblé autour de ce roi deviendra comme un étendard autour duquel toutes les nations pourront s’unir pour marcher vers Dieu.
Ps 71 :
Ce psaume nous invite à prier pour le Roi-Messie afin qu’il puisse gouverner selon la justice et qu’ainsi son royaume s’étende jusqu’aux extrémités de la terre. Dans ce temps de l’Avent, nous demandons à Dieu le Père que son Messie vienne pour réaliser ce que les écrits des prophètes, comme la première lecture par exemple, nous apprennent à espérer.
Rm 15, 4-9 :
Au terme de ce long enseignement que constitue la lettre aux Romains, Paul encourage la communauté à demeurer dans la persévérance. En effet, tout au long de ce texte fort riche, Paul n’a cessé de dire que la grâce du Christ est à l’œuvre dès à présent : elle nous justifie, nous sanctifie ; elle nous fait espérer la plénitude des dons de Dieu.
Ici, Paul insiste pour dire que les écrits des prophètes sont eux aussi un cadeau précieux pour faire grandir cette espérance. En s’adressant à nous par l’intermédiaire d’un livre à lire, Dieu se présente pour devenir l’hôte de notre cœur et pour que cela ne reste pas une simple métaphore, l’accueil du frère est un impératif. Ainsi, ce qui est lu et médité dans la Bible ne peut se comprendre et nous transformer que dans la mesure où nous acceptons de nous accueillir les uns les autres. C’est dans cette réciprocité, dans cette communion, qu’en lisant la Bible nous nous laisserons d’ores et déjà accueillir par le Christ lui-même.
Mt 3, 1-12 :
L’évangéliste Matthieu brosse le portrait de Jean le Baptiste et nous le présente comme un prophète vigoureux qui vient interroger ses contemporains sur une question essentielle. Qu’est-ce qu’être fils d’Abraham ? Est-ce une simple question de filiation généalogique ?
À cette époque cette question était régulièrement posée par les pharisiens. Pour ces derniers également, la simple dimension généalogique telle que l’envisageaient les sadducéens n’était pas suffisante. Pour eux, être fils d’Abraham exigeait la pratique des commandements. Jean le Baptiste ne conteste pas ce point ; il montre par la vigueur de son propos que seul Dieu décide qui est ou n’est pas fils d’Abraham ; c’est lui-même qui juge qui peut être associé à l’héritage et à la bénédiction promise à Abraham. Les images de la cognée à la racine de l’arbre et de la pelle à vanner sont une manière de parler du jugement divin qui est proche maintenant. Ainsi, Jean le Baptiste prépare le peuple à l’intervention de Dieu qui ne pourra pas tenir ses promesses sans commencer par faire justice, peu importe alors que l’on soit sur l’arbre généalogique d’Abraham. Le Messie que Jean espère vient faire justice et sa venue se prépare dans la justice. Dimanche prochain la question de la miséricorde sera posée dans un autre passage de l’Évangile selon Matthieu.