• Première lecture : Baruch 5,1-9
Le livre de Baruch, écrit au troisième siècle avant Jésus-Christ, invite le peuple d’Israël à retrouver (en hébreux c’est le verbe retourner) les chemins de la sagesse. Il commence par une longue liturgie pénitentielle, se poursuit par une méditation sur la sagesse et se termine par ce chapitre cinquième que nous proclamons ce dimanche. Il s’agit d’une libre reprise des promesses contenues dans le livre d’Isaïe.
La ville de Jérusalem peut bien entrer dans la joie et dans l’exultation parce qu’elle sera la première bénéficiaire de l’œuvre de Dieu : ses ennemis seront défaits et la justice y régnera. De ce lieu que Dieu a choisi dans sa sagesse, pour y faire demeurer son Nom, de Jérusalem donc, la bénédiction d’Israël pourra s’étendre à toutes les nations.`
• Psaume 125
Les promesses de Dieu donnent à penser, appellent à se convertir, mais sont-elles bien réalistes ? Et si tout cela n’était qu’un rêve ? Le psalmiste le reconnaît, il y a quelque chose d’irréel dans l’œuvre de Dieu qui rassemble à nouveau son peuple après ce temps de captivité : nous étions comme en rêve !
Aujourd’hui, nous disons facilement que tout cela est trop beau pour être vrai ; la foi ne consiste-t-elle pas justement à affirmer que le plus beau, puisqu’il vient de Dieu, est sûrement le plus vrai ?
• Evangile : Luc 3, 1-6
Pour présenter le début du ministère de Jean le Baptiste par lequel est inauguré celui du Seigneur Jésus lui-même, Luc commence par nous offrir un ensemble de précisions chronologiques afin que cet événement soit bien situé dans l’histoire humaine. De la même façon, les prophètes Zacharie et Agée ont semblablement situé leur intervention prophétique d’une façon tout aussi précise. Ce procédé littéraire indique aux lecteurs que nous sommes, que nous assistons à un événement qui marque une nouvelle ère dans l’histoire de l’humanité.
Pour l’instant, il s’agit juste d’un prophète dans le désert qui interprète, comme Baruch mais différemment de Baruch, les paroles du livre d’Isaïe. Il en fait un programme de conversion : venir au désert pour y vivre le temps d’un cœur à cœur avec Dieu, un peu comme une retraite. En s’exposant ainsi à la puissance de la parole divine, Dieu pourra combler les ravins d’humiliation et les collines d’orgueil, il s’emploiera également pour niveler les passages escarpés de l’injustice et rendre viables les chemins rocailleux de la convoitise.
Par la prédication de Jean le Baptiste, le peuple de Dieu pourra mettre en œuvre la justice à laquelle il est appelé et ainsi se disposer à recevoir celui qui vient.