FD 15 TO 8 C : Dimanche 27 février 2022

Si 27, 4-7 :

Le livre de Ben Sira le Sage est écrit à la fin du troisième siècle avant notre ère. Un certain Jésus, un juif pieu, émerveillé de l’alliance et de sa célébration dans le temple ; il compile en un long ouvrage toute la sagesse de son peuple Israël, celle que Dieu lui donna en lui offrant la Torah, lieu où réside la sagesse divine (Si 24, 22). Son petit-fils (cf. le prologue au verset 7), Ben Sira traduisit cet ouvrage en grec. Pendant longtemps ce fut la seule version disponible de ce texte, avant que les fouilles au Caire et à Massada ne mettent au jour des manuscrits en hébreu.
Un thème revient souvient dans la sagesse de cet auteur : la qualité de la parole humaine. Savoir vivre l’alliance n’est possible qu’avec un savoir parler. Dans le texte proclamé ce jour, différentes images servent à faire comprendre que la qualité d’une personne se reconnaît à celle de son langage.

Ps 91 :

Avec les mêmes images de l’arbre et du fruit pour parler de l’être humain et de son langage, le psaume compare celui qui prie à un arbre dont le fruit est la louange et l’action de grâce qu’il fait monter vers Dieu. Pour porter de tels fruits, il faut que l’arbre soit bien enraciné et stable ; pour l’orant, une telle fermeté s’acquiert par la pratique de la justice.

1 Co 15, 54-58 :

Ce dimanche nous avons la conclusion de cette longue catéchèse de Paul sur la résurrection. Il reprend les paroles du prophète Osée : Mort où est ta victoire ? Nulle part… La résurrection est la défaite de toutes les morts qui traversent ce monde et nos existences !
Bien que nous soyons encore mortels, la mort n’a plus sur nos vies aucune forme de pouvoir. Depuis la résurrection de Jésus, depuis notre baptême, nous croyons que la mort ne décide pas de ce que nous sommes pour Dieu, devant lui, devant nos frères. L’aiguillon de la mort, c’est le péché ! C’est en effet le péché qui rend la mort virulente parce qu’il nous empêche de croire la puissance de la parole de Dieu qui nous appelle de cette vie à la vie éternelle. Maintenant que nous sommes pardonnés, nous savons que le péché et donc la mort ne sont pas un obstacle à l’oeuvre de Dieu.
Paul termine par une affirmation étonnante : ce qui donne force au péché c’est la loi. Il ne fallut pas moins de quatre chapitres de la lettre aux Romains (Rm 5 – 8) pour que Paul explicite sa pensée sur ce point ! Mais une première chose peut être simplement dite : la loi permet d’établir et de reconnaître qu’il y a péché ; ainsi c’est la loi qui donne au péché la force d’une transgression contre Dieu. Sans loi nos désobéissances ne seraient que des distractions… Tel n’est pas le cas ! Ce rôle de la loi est une étape nécessaire pour que le pardon soit donné et reconnu comme tel, pour que la vie éternelle soit un triomphe sur la mort.

Lc 6, 39-45 :

Ces petites paraboles viennent conclure le discours de Jésus commencé par l’annonce des béatitudes. La première est une invitation à bien choisir son maître, celui qui sera notre guide sur la route du règne de Dieu. Il faut éviter celui qui se contente de dire sans faire ; le maître à lui aussi besoin du disciple pour que la poutre soit retirée de son oeil : une poutre c’est lourd et cela ne se retire pas seul !
Un autre critère est donné par la comparaison de l’arbre et des fruits : comme dans la première et lecture et dans le psaume de ce dimanche, c’est la parole qui est le fruit auquel se reconnaît le bon maître.
Qui choisir alors ? Sur l’arbre de la croix, le fruit que Jésus donne est le oui de Dieu à la vie humaine, à la vie de chacun. La parole de Jésus est un bon fruit qui fait entrer dans les béatitudes qu’il annonce ; Jésus est bien le maître qu’il nous faut pour goûter la vie.